Art et architecture gothiques

Succédant au style roman, l'art gothique est une période artistique européenne qui s'étend du milieu du XIIe siècle au début du XVIe siècle.


Publié le 29/11/2012 • Modifié le 30/09/2022

Temps de lecture : 2 min.

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C'est après la Renaissance qu'apparaît d'abord l'expression « art gothique », à la teinte un peu péjorative : elle veut désigner toute une production artistique médiévale, qui, depuis l'Antiquité, aurait « attendu » la Renaissance, en restant sous l'influence du temps des invasions (Goths).

 

Le temps des cathédrales

La notion d’art gothique se confond d’abord avec son temps le plus connu : le temps des cathédrales… Le latin cathedra désigne un siège de puissance, trône royal ou d’évêque : dans l’église cathédrale réside donc le siège de l’évêque, qui officie parmi le haut-clergé de ses chanoines, gouvernant au chapitre, ce collège de clercs qui règle les liturgies les plus solennelles de l’église. C’est à la montée en puissance de ces collèges médiévaux de chanoines, de cette élite ecclésiastique urbaine liée à l’émergence des grandes villes, que correspondent les grands chantiers gothiques du XIIIe siècle, localisés au départ dans une riche France du nord. Cette élite participe, de par son rang social et sa propriété des terrains, au financement des constructions. Elle en est aussi l’utilisatrice, on le mesure à l’allongement très important du chœur des édifices, au profit de stalles fastueuses, de plus en plus clôturées, qui forment une église dans  l’église, espace où le haut-clergé officie avec faste, protégé de la circulation des pèlerins.

Rupture architecturale avec l'art roman

Les chantiers ont souvent pour maîtres d’ouvrage les évêques eux-mêmes, ou de puissants abbés, comme Suger à Saint-Denis. La rupture architecturale n’est pas pour autant brutale et évidente, car les formes intermédiaires sont nombreuses, notamment dans le monde anglo-normand qui engage d’abord ces constructions et parce que la suprématie du style roman reste complète jusque vers 1230. Les premiers grands chantiers gothiques apparaissent en France avec Sens et Saint-Denis vers 1140, Noyon vers 1150, Soissons en 1176, Laon en 1180, Chartres vers 1195, Reims vers 1210.  Dès 1175, l’architecte Guillaume de Sens est appelé pour la reconstruction du chœur de la cathédrale de Canterbury et on peut y voir les débuts du gothique anglais. Pour autant un certain nombre de techniques existait déjà, comme à la cathédrale de Durham (1093) où des arcs romans se croisent en diagonale, ouvrant la voie à la voûte d’ogives gothique ; de même de l’arc-boutant, que l’architecture anglo-normande dissimulait sous les combles, et que l’architecte de Sens rendra apparent. Ou encore l’arc brisé, que l’on trouvait déjà dans l’abbaye romane de Cluny. L’ensemble de ces allègements de structure et de maçonnerie permet de plus grandes ouvertures pour la lumière ; abondante, elle peut être réglée par le verre coloré, et le gothique permet le développement d’un art du vitrail de plus en plus raffiné.

Influence sur l'architecture civile

De même les lignes élancées obligent à la statue-colonne, ce qui fait avancer l’idéal d’une fusion de la sculpture monumentale à l’architecture elle-même. Le gothique atteindra les édifices civils, dans l’affichage d’un équilibre urbain de puissance entre pouvoir civil et religieux : à Lübeck, ville hanséatique, l’architecture intimidante de l’hôtel de ville (commencé en 1230) rivalise avec celle de l’église Sainte-Marie (1250-1350), modèle du gothique de brique de l’Allemagne du nord. En Italie, on peut citer le Palazzo Pubblico de Sienne (env. 1288-1348), un des plus beaux exemples de l’architecture profane gothique, fini bien avant le Duomo, dont le damier « signe » le gothique italien, mais dont la construction s’est étalée jusqu’à la Renaissance. En France, sous le règne de Charles V (1364-1380), on voit enfin l’architecture civile se détacher de l’inspiration des constructions religieuses. Enfin quelques édifices civils dit gothiques relèvent plutôt de la Renaissance, pendant laquelle le gothique continue son chemin, comme le Palais du marchand Jacques Cœur à Bourges (1443), célèbre exemple du gothique dit « flamboyant ».

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