L’Italie : de Mussolini à Meloni

De l'instauration du régime fasciste par Mussolini à l'arrivée au gouvernement de Giorgia Meloni, leader du parti nationaliste Fratelli d'Italia, Géopoliticus retrace cent ans d'avancées et de reculs de l'extrême droite sur l'échiquier politique italien.

L'Italie fasciste de Mussolini

Après la Première Guerre mondiale, l’Italie est un très jeune État dont l’identité nationale reste à construire. Crise économique, nationalisme et anticommunisme sont parmi les bases du fascisme de Benito Mussolini. Le Duce arrive au pouvoir en 1922. Allié à l’Allemagne nazie, Mussolini entraîne le pays dans la Seconde Guerre mondiale. En 1946, l’Italie devient une République. Sa constitution interdit le Parti fasciste. Cependant, certains des derniers soutiens de Mussolini créent le MSI, le Mouvement social italien. 

Le règne de la Démocratie chrétienne

Alors que la guerre froide s’installe, l’Italie fait le choix du bloc de l’Ouest et reçoit l’aide américaine pour sa reconstruction. Le MSI lui-même, par anticommunisme, se caractérise par une position pro-américaine. Parallèlement, le pays fait partie des États fondateurs de la CEE, en signant le traité de Rome, en 1957. Côté politique intérieure, l’Italie est alors structurée par une opposition entre le Parti communiste le plus puissant d’Europe, et la Démocratie chrétienne qui sera de tous les gouvernements jusqu’au début des années 1990.

Montée en puissance de l'extrême droite italienne

Au début des années 1990, les partis traditionnels, sous le coup d’enquêtes anticorruption, disparaissent. L’homme d’affaires Silvio Berlusconi crée alors son parti, Forza Italia. Le MSI, lui, devient « Alliance nationale ». Il s’éloigne du fascisme et participe aux différents gouvernements Berlusconi. À ses côtés, un autre parti d’extrême droite régionaliste, la Ligue du Nord, apparaît au tournant des années 1990. En 2011, Berlusconi démissionne et un gouvernement de techniciens, nommé sans élection, est mis en place. L’année suivante (2012), Giorgia Meloni crée un nouveau parti d’extrême droite, Fratelli d’Italia, marquant un retour vers la tradition du MSI. À partir de 2013, la récession économique et le sentiment antieuropéen s’accroissent. Aucun parti n’obtient de majorité aux élections. L’instabilité politique est chronique. En 2018, un gouvernement de coalition composé du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue - réorientée par Matteo Salvini en un parti d’extrême droite nationaliste - voit le jour. Comme souvent, l’Italie préfigure un certain nombre de tendances européennes. À l’été 2022, le gouvernement de l’ancien président de la BCE (Banque centrale européenne), Mario Draghi, chute.

Giorgia Meloni et l'extrême droite au pouvoir

La pandémie de Covid-19, la crise énergétique et l’invasion de l’Ukraine favorisent Giorgia Meloni. Elle mène une campagne axée sur la sécurité, l’immigration et des questions sociétales comme l’avortement. Surtout, Fratelli d’Italia capitalise sur le fait de n’avoir pris part à aucun gouvernement depuis sa fondation. Parallèlement, la nostalgie de l’héritage fasciste continue de circuler parmi la base du parti. La coalition de centre droit remporte les élections anticipées. Fratelli d’Italia obtient le plus grand nombre de voix en son sein. Giorgia Meloni devient ainsi la 1^re femme présidente du Conseil italien. Pour la première fois depuis le début de la construction européenne, un parti d’extrême droite mène le gouvernement de l’un des 6 pays fondateurs.

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