Pourquoi « Le Tartuffe » de Molière a-t-il suscité critiques et violences ?

Molière pénètre en zone interdite quand il met en scène la religion, chose qui n’est encore jamais arrivé. La pièce plait au Roi, mais le portrait satirique ne passe pas auprès des dévots qui l’entourent. La pièce de Molière, Le Tartuffe ou l’imposteur, met en scène l’hypocrisie d'un dévot, qui manipule la religion pour obtenir ce qu’il désire. 

Quelles conséquences pour Molière ?  

Dès que le Roi s’absente, la Compagnie du Saint-Sacrement, la société secrète des dévots, se réfugie chez Anne d’Autriche et demande l’interdiction de la pièce. Sur les conseils de sa mère, Louis XIV décide d’interdire la pièce pour des raisons de politique religieuse générale. L’archevêque de Paris excommunie ceux qui veulent aller voir la pièce. Les dévots se déchainent. 

Invincible Molière, fragile Jean-Baptiste Poquelin  

L’homme est en danger. Il ne comprend pas la violence qui se dresse contre lui. Pendant 5 ans, Molière se bat pour faire jouer Le Tartuffe. Sans en différer son message, il reprend plusieurs fois le texte, atténue la critique contre l’Eglise, transforme le personnage en laïc. Mais rien n’y fait, la pièce demeure interdite. Molière va jusqu'à écrire au roi sur le champ de bataille, pendant la conquête des Pays-Bas espagnols. Face aux priorités d’un roi, Molière sait que sa requête est vaine. Et sans son soutien, Molière tombe en dépression. 

Le statut du comédien à cette époque 

Du fait de son métier, le comédien est un individu infréquentable. Il est considéré comme l’ennemi de la société. L’Eglise le traite d’ « infâme » au sens premier c’est à dire sans réputation. Comme sa parole n’a pas de valeur, il ne peut pas témoigner en justice par exemple. Seule l’extrême-onction peut lui accorder la rédemption. Mais pour l’obtenir, il doit promettre qu'il renonce à sa vie d'avant et abjurer sur son lit de mort son métier de comédien.

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