Selon Santé Publique France, 3 millions de personnes vapoteraient tous les jours (chiffres de 2018). Beaucoup de spécialistes de la santé s'inquiètent de ce phénomène. Une étude américaine révèle en effet que les liquides utilisés endommageraient les cellules qui protègent les vaiseaux sanguins.
Une femme avec sa cigarette électronique à Paris, le 5 mars 2013. Près de 500 000 Français auraient désormais adopté la cigarette électronique.
(KENZO TRIBOUILLARD / AFP)
La France compte de plus en plus de « vapoteurs ». C’est le nom pour désigner les fumeurs de cigarette électronique, aussi appelée « e-cigarette ». Ce produit électrique a la forme d’une cigarette classique. Mais il ne contient pas de tabac, ni de goudron. Privé des substances toxiques de la vraie cigarette, beaucoup de fumeurs ont l’impression de ne pas prendre de risque pour leur santé. Ils pensent même que la cigarette électronique peut les aider à diminuer ou stopper leur consommation.
Un risque potentiel pour les jeunes ?
Plus le prix des paquets de cigarettes augmente, plus les ventes de cigarettes électroniques décollent. Les experts de la lutte contre le tabac craignent ainsi que la cigarette électronique ne devienne un objet très attirant pour les jeunes, d'autant plus que les nouveaux arômes (tabac blond, brun ou fruités) les séduisent. Mais une étude publiée le 25 avril 2019 dans la revue spécialisée Thorax (éditée par le British Medical Journal) vient confirmer que la cigarette électronique n'est pas une porte d'entrée vers le tabac.
La cigarette électronique n'est pas sans danger
Mais si les vapoteurs ne se mettent pas à la cigarette, et que la e-cigarette est moins toxique que le vrai tabac, les spécialistes s’interrogent sur sa dangerosité. La cigarette électronique est composée d’une batterie et d’un liquide chimique. Lorsque le fumeur aspire sur le filtre, la solution s’échauffe et génère une abondante vapeur qui est souvent avalée par l'utilisateur. Le « e-liquide » contient des substances aux noms impossibles, comme le propylène glycol et la glycérine, et parfois de la nicotine. C'est précisément les effets de ce « e-liquide » que les scientifiques de l'Université de Stanford ont étudiés. Les chercheurs ont mis en évidence que les cellules exposées développaient les mêmes complications que chez les personnes atteintes de problèmes cardiovasculaires. Sur les six arômes testés, tous se sont avérés nocifs, avec ou sans nicotine. Les fumeurs de cigarettes électroniques seraient ainsi 29 % plus susceptibles d'être atteints d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) que les fumeurs de tabac.
Myriam Rembaut