C’est un député gaulliste, Lucien Neuwirth qui a déposé sa proposition de loi pour libéraliser la contraception le 18 mai 1966. Examiné en première lecture par l’Assemblée nationale le 1er juillet 1967, le texte fut définitivement adopté le 19 décembre 1967. Charles de Gaulle promulgua le texte définitif le 28 décembre de cette même année.

La loi sur la régulation des naissances

Lucien Neuwirth : « L’heure est venue de passer de la maternité accidentelle à la maternité consciente et responsable. »

Ainsi parlait Lucien Neuwirth en défendant à l’Assemblée nationale sa proposition de loi sur la régulation des naissances. Une loi qui fit l’effet d’une bombe et provoqua des débats passionnés.

Deux objectifs à cette loi : prévenir les cas dramatiques d’avortement, permettre au couple de maîtriser la vie, d’avoir des enfants désirés.

10 ans après, où en est-on ?

Des freinages ont eu lieu car il fallait sortir des décrets d’application et il a fallu se battre pour pouvoir arracher à l’administration ces fameux décrets. Des milliers de centres, d’antennes d’information se sont créés. Le ministère de la Santé a créé 370 centres, des milliers de permanences existent grâce à différents mouvements.

L’application de la loi Neuwirth s’est faite par étapes. En 1974, le ministère de la Santé officialise la contraception, en autorisant le remboursement par la Sécurité sociale des moyens contraceptifs, frais d’analyse, et examens de laboratoire.

Dans les centres, les consultations sont de plus en plus nombreuses, les méthodes contraceptives adaptées à chaque cas sont prescrites par un gynécologue après examen médical sous forme de pilule, de diaphragme ou de stérilet.

Avoir ses enfants au moment voulu, programmer sa famille, un progrès social, si l’on s’en tient aux chiffres : En 1966, 60 000 femmes utilisaient la pilule, 20 000 le stérilet. En 1976, elles sont passées à 2,6 millions pour la pilule, et 800 000 pour le stérilet.