Vidéo : « Blackbird », de Henri Dutilleux (1950)

icu.next-video

Contenu proposé par

France Télévisions
Radio France
Arts03:46Publié le 06/10/2020

« Blackbird », de Henri Dutilleux (1950)

La faunothèque

Henri Dutilleux (1916-2013), compositeur français du XXe siècle, s’est inspiré du chant du merle pour composer sa pièce Blackbird. On pourrait imaginer logiquement la flûte l’interpréter. Mais, le compositeur a préféré le piano. Quel est le résultat ? Démonstration et explication de la pianiste Célimène Daudet

Le chant strident et irrégulier du merle

Le chant du merle est très aigu et il est irrégulier : un merle n’émet pas les mêmes notes aux mêmes intervalles. Un intervalle est l’écart qu’il existe entre chaque note ou groupes de notes. Il peut donc chanter un temps bref, puis se taire avant de reprendre de plus belle, sur un temps plus long : c’est la première idée que propose Henri Dutilleux.

Il va même jusqu’à doubler les notes : la main gauche et la main droite se retrouvent à jouer presque la même chose, dans les aigües et d’une façon plutôt dissonante. Les oiseaux ne chantent pas pour nous être agréables. Henri Dutilleux fait pareil en musique, avec des accords brefs, stridents et irréguliers. Finalement, on écoute ce morceau comme on observerait un merle.

Un morceau « vif, clair et précis » comme le merle

Cette pièce s’inspire aussi du caractère effervescent et de la vitesse du battement d’ailes du merle. Le merle est un oiseau qui virevolte énormément, d’où ces petits sauts dans la musique. Quand le merle quitte la hauteur des arbres pour s’aventurer près du sol, le compositeur passe de notes hautes, des notes aigues, à des notes basses, des notes graves.

Puis, tout d’un coup, la mélodie est plus douce, presque paisible. On perçoit l’idée d’un vol plané jusqu’à ce que le merle atterrisse pour gratter le sol à la recherche de petits vermisseaux. Ces petits coups de becs sont figurés par un motif musical répétitif et saccadé, le même qu’au début de la partition.

Lorsqu’il s’envole à nouveau dans les arbres, on passe du grave à l’aigu. Ce rythme irrégulier évoque le chant de l’oiseau et sa façon de voler. D’ailleurs Henri Dutilleux précisait au tout début de sa partition : « vif, clair et précis ». C’est ce qui ressort de cette composition.

 

Sur le même thème, découvre aussi Le Petit Âne blanc de Jacques Ibert.

Réalisateur : David Unger

Nom de l'auteur : David Unger ; Théo Ould

Producteur : Le Grizzly; Radio France

Année de copyright : 2020

Publié le 06/10/20

Modifié le 28/11/22

Ce contenu est proposé par