Camargue : le berceau de la riziculture

La Camargue est la plus grande région productrice de riz de France. Comment cette culture du riz a-t-elle été introduite en France ? Et comment est-elle devenue l’or blanc de la Camargue ? Réponses avec Linh-Lan Dao, journaliste et illustratrice.

L’introduction de la riziculture en Camargue

La riziculture est introduite en France au Moyen Âge. Au XIII^e siècle, on le cultive en Provence. Puis, au XVI^e siècle, Henri IVordonne la culture du riz en Camargue. La région bénéficie d'un territoire et d'un climat favorable : il y a de l’eau, des bonnes terres, du soleil, du mistral et de faibles écarts de températures. Mais les premières tentatives échouent car la pluviométrie est faible et les sols sont trop riches en sel.

C’est à partir des années 1840 que la riziculture se développe. En effet, le réaménagement du Rhône permet d’apporter de l’eau douce aux rizières camarguaises. Mais cette production sert principalement à réguler les crues du fleuve, à dessaler le sol pour la culture de la vigne et à nourrir les bêtes.

Le développement du riz alimentaire au XX^e siècle

La culture du riz alimentaire se développe lors de la Seconde Guerre mondiale. Face aux risques de pénuries alimentaires, le gouvernement de Vichy fait venir plusieurs centaines d’Indochinois pour travailler dans les rizières camarguaises. Souvent, ces ouvriers arrivent sous la contrainte et ne touchent aucun salaire. De 400 hectares en 1944, la Camargue passe à 32 000 hectares en 1950.

Depuis, cette production a été réduite de moitié à cause de la concurrence mondiale. Aujourd’hui, la France mise plutôt sur la qualité. Depuis 2000, le riz de Camargue bénéficie d’une IGP (indication géographique protégée) qui garantit sa provenance. Et le riz bio représente 17 % de la production. A ce jour, il reste 240 producteurs de riz en Camargue. Ils y expérimentent de nouvelles variétés, comme le riz parfumé, médium, brun, noir, rouge…

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