François Mitterrand, Simone Veil et Georges Marchais débattent sur l'Europe (1979)

Dans le cadre des élections européennes de 1979, François Mitterrand, Simone Veil, et Georges Marchais débattent sur la politique européenne, et son impact sur la politique et l'économie françaises.

1979, les premières élections européennes aux mains du peuple

Lors des élections européennes de 1979, qui étaient les premières à se dérouler au suffrage universel, un débat fût organisé entre les principales têtes de listes. S’y trouvaient donc Simone Veil, actrice de la construction européenne, et alors ministre de la Santé, ainsi que François Mitterrand, représentant de l’alliance du Parti Socialiste (PS) et du Mouvement Radical de Gauche. Mais aussi Jacques Chirac du Rassemblement pour la République (RPR), et Georges Marchais, secrétaire général du Parti Communiste Français (PCF).

Préserver la souveraineté et l’économie française dans une Europe en construction

La question de la fin de ce débat est liée à la préservation des intérêts économiques et politiques français dans le développement européen. Une question complexe qui oppose les différents protagonistes. Simone Veil, par exemple, affirme que certains problèmes doivent être traités à l’échelle européenne. Notamment les charges patronales qui doivent rester équilibrées entre les pays pour maintenir la compétitivité des entreprises françaises. La politique nationale de Simone Veil et de son gouvernement sera critiquée par François Mitterrand, qu'il qualifie d'échec ayant causé du chômage, de l'inflation, de l'insécurité et une augmentation des inégalités. Ce qui, d'après lui, repoussera les électeurs.

Pour Georges Marchais, la politique supranationaliste de ses adversaires ne peut que causer le déclin inéluctable du prolétariat, tandis qu’ils tentent d’abuser des Français avec des fausses promesses, comme sur le sujet des 35 heures. Ce qui sera l’occasion d’un échange tendu avec François Mitterrand, avec qui il avait pourtant signé le Programme commun en 1972, un programme de réformes majeures qui symbolisait l’Union de la Gauche, et dont certaines seront mises en place sous la présidence du dirigeant socialiste.  Une union qui n'aura donc été que de courte durée.