Vidéo : Imaginer une économie au service de la biodiversité

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Muséum national d'Histoire naturelle
France Télévisions
Culture générale33:20Publié le 23/08/2021

audio - Imaginer une économie au service de la biodiversité

Pour que nature vive

« Le PIB mesure à peu près tout, sauf ce qui fait que la vie vaut d'être vécue » estimait Robert Kennedy. S’il est vrai que les notions de logique de marché et de protection de l’environnement ne semblent pas forcément compatibles à première vue, des conventions internationales et des mouvements citoyens plaident en faveur d’une économie au service du développement durable pour l’avenir de la planète.

Le coût de l’inaction

Alors qu’il apparaît difficile de mettre une valeur chiffrée sur le vivant et sa biodiversité, plusieurs enquêtes ont adopté la posture inverse en estimant le coût généré par l’inaction. Une étude publiée dans la revue Nature évalue par exemple le coût du réchauffement climatique entre 2 000 et 10 000 milliards de dollars par an. En France, selon le Sénat, le montant des conséquences de la pollution de l’air atteindrait jusqu’à 100 milliards d’euros. L'un des pionniers de l'économie écologique, Robert Costanza, estime lui que la valeur des services rendus à l’humanité par les écosystèmes de la planète équivaut au double du PIB mondial.

Chiffrer les catastrophes qui endommagent la nature

Tchernobyl, Fukushima, autant de catastrophes dont les conséquences pour l’environnement sont aussi difficiles à chiffrer en valeur monétaire dans le système actuel. En plus des données comme le coût de la dépollution ou encore l’impact sur le tourisme, apparaissent d’autres notions comme l’évaluation contingente, basée sur l’estimation de la valeur attribuée à certaines ressources hors-marché par un échantillon représentatif de la population. L’apport juridique revêt aussi une importance comme ça a été le cas pour le naufrage de l’Erika avec l’apparition pour la première fois de la notion de préjudices écologiques.

Le protocole de Nagoya 

Certaines initiatives vont heureusement dans le sens d’une économie au service de la biodiversité. C’est le cas du protocole de Nagoya à la convention sur la diversité biologique qui porte sur l’utilisation des ressources génétiques de la planète, leurs connaissances traditionnelles, leurs accès et un partage plus juste et équitable des avantages issus de leur utilisation. Une façon de lutter contre la biopiraterie, à savoir générer du profit unilatéralement sur une ressource génétique sans en faire bénéficier les populations de l’écosystème duquel elle a été issue. 

Le changement de paradigme

Selon Catherine Aubertin, économiste de l'environnement, directrice de recherche à l'IRD et au Muséum national d’histoire naturelle, il faut aller plus loin, car la protection de l’environnement n’est pas rentable dans une logique d’économie de marché. En plus de la création de marchés pour résoudre les émissions des gaz à effet de serre et l’érosion de la biodiversité, le développement de l’agroécologie est une voie prometteuse, à condition de la penser comme un vrai projet de société dans son ensemble. Autre alternative : la notion de bien commun avec un modèle de gouvernance qui ne dépend pas d’une seule entreprise ou d’un organisme de l'Etat mais bien d’une communauté engagée sur son usage et son partage.

Réalisateur : Enky Wave

Nom de l'auteur : Interviews par Vincent Edin - Enregistrements par Thibault Delage à l’Arrière Boutique

Producteur : Muséum national d'Histoire naturelle et Création Collective, en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre de son programme « Biodiversité. Tous vivants ! »

Année de copyright : 2020

Publié le 23/08/21

Modifié le 22/12/22

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