Jimmy Carter et les droits de l'homme (1989)

Est-il possible pour une superpuissance comme les Etats-Unis de concilier ses intérêts généraux, ses intérêts économiques, ses intérêts géopolitiques dans le monde, avec une réelle politique volontariste des droits de l’homme ?

Jimmy Carter défend les droits de l’homme

Jimmy Carter : « Pendant 4 ans, j’ai été capable de concilier cet effort et d’utiliser la voix puissante du président des Etats-Unis pour élever les droits de l’homme au rang d’une considération primordiale pour tous les leaders du monde, aussi bien ceux qui sont sensibles aux droits de l’homme que ceux qui violent les droits de l’homme. Et de toute évidence, cet objectif doit être adapté à la situation particulière de chaque pays. Aujourd’hui, je travaille très près des organisations internationales : Amnesty International, le comité des juristes, le groupe d’Helsinki, Americas Watch et d’autres. Ils viennent me présenter des cas particulièrement difficiles. J’interviens alors directement, par une visite ou par d’autres moyens, auprès des leaders des pays où des droits de l’homme sont violés. Je fais savoir à ces leaders qu’ils ont été accusés de pratiquer la torture dans les prisons ou que des prisonniers politiques qui n’ont commis aucun crime ont été condamnés à mort. Et dans un nombre surprenant de cas, les abus sont corrigés car tous les leaders, même les plus répressifs, veulent avoir bonne réputation sur les droits de l’homme et ils respectent ma voix. »

Pensez-vous que l’évolution des relations entre l’Est et l’Ouest puisse aboutir à une vision unifiée des droits de l’homme et surtout à une pratique de la défense des droits de l’homme identique ?

Jimmy Carter : « Le partage d’idées sur les droits de l’homme entre l’Union soviétique et mon pays, comme ma propre femme a tenté de le faire, est un échange très fructueux.

Extrait d’une interview de Jimmy Carter dans Résistances, le magazine mensuel de reportages, de rencontres et de débats dédié aux droits de l’homme resté à l’antenne jusqu’en 1992.