La décomposition psychologique, l'arme de la Stasi

3 000 pages. C'est le volume du dossier consacré à un suspect important. Cependant, les informations sur Siegfried et sa femme ne sont qu’une partie du dossier. La Stasi exerce une autre pression sur le couple. Quand ils sont sortis, les agents de la Stasi rentrent chez eux. En partant, ils laissent toujours une trace de leur passage : la porte ouverte, la lumière ou la radio allumée. Ce qui semble être un canular, relève d'une vraie stratégie : tout est y consigné dans les rapports de la Stasi.

Victimes de “Zersetzung”, la décomposition psychologique 

La surveillance mise en place, est effectivement une véritable torture psychologique parfaitement maîtrisée par les services secrets. En inversant les principes de la psychologie, censée contribuer au développement personnel, on obtient la destruction de la personnalité. A l’université de la Stasi, la décomposition psychologique devient une discipline à part entière et a même sa propre chaire. On y apprend les différentes méthodes et les stratégies qui ont donné les meilleurs résultats.

Discréditer les individus au sein de leur groupe 

Lors des visites de la Stasi, certains objets changent de place, d'autres plus spécifiques disparaissaient. Pourtant, cela repose sur des détails si anodins, qu’on risque de passer pour un fou si on le raconte à quelqu’un d’autre. Au sein de son cercle proche, le suspect ne peut pas échanger sur la situation, il est seul avec ses propres questions. Tel était l’objectif de la Stasi : occuper le quotidien du suspect, pour qu’il n’ait plus assez de force pour ses activités dissidentes. En parallèle, la Stasi continue d'agir avec la manière forte et les arrestations arbitraires qui contribuent au climat de terreur.

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