« La Généalogie de la morale » de Friedrich Nietzsche

Est-ce que la morale ne brouille pas notre perception et nous empêche finalement de voir la vérité ? C’est cette question que pose le philosophe Frederick Nietzsche dans son œuvre Généalogie de la morale. François Busnel disserte de ce sujet pour toi dans cet épisode de La p’tite librairie.

Nietzsche, le philosophe qui choque la morale judéo-chrétienne

Dans un ouvrage paru quelques années plus tôt, Par-delà Bien et Mal, Nietzsche commençait à mettre en doute la croyance en la valeur absolue de la vérité. Dans Généalogie de la morale, il continue son travail de remise en question en allant encore plus loin. Pour lui, il n’y a pas de vérité mais uniquement des interprétations. Tout ce que nous prenons pour vrai, ne tient en fait qu’à des préjugés moraux. Pour le philosophe, la morale est faussée car son origine tient à un malaise de l’homme face à sa propre faiblesse. Il se heurte ainsi à la morale religieuse judéo-chrétienne à qui il reproche d’être la négation de la vie plutôt que donner des règles de vie.

La morale, un fléau humain pour Nietzsche

Nietzsche critique la morale qui empêche de vivre, de devenir, de s’élever. Il lui reproche de mépriser le corps, le présent et l’intériorisation de la faute. En s’appuyant sur ses propres expériences et sur ses lectures, il affirme que la conscience est toujours une mauvaise conscience et que la justice masque en réalité un esprit de vengeance. Elle ne fait pas entendre la voix de Dieu mais l’obligation d’expier une faute. À cette culpabilité paralysante, Nietzsche oppose la volonté d’aller vers la puissance pour s’affirmer, créer, s’élever. C’est ce qu’il appelle la grande santé, autrement dit, le dépassement de soi.

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