La micro ferme du Bec Hellouin est un modèle de permaculture à suivre

Du riz en Normandie ! Encore faut-il bien le quantifier pour en connaître sa productivité et savoir si une personne peut en dégager un salaire. C’est un défi lié au changement climatique relevé par François Léger, enseignant-chercheur en agroécologie, à AgroParisTech et à l’INRA. Il raconte son engagement auprès d'un couple qui s'est initié à la permaculture à la micro-ferme du Bec-Hellouin. Il faut savoir qu'aujourd’hui, 80 % des projets de création de fermes maraîchères bio s’inspirent de ce modèle. 

Qu’est-ce qu’un projet de permaculture ? 

A l’opposé de l’agriculture intensive conventionnelle, qui dégrade les sols, la permaculture est une nouvelle forme d’agriculture, viable et durable, en lien avec la nature et en accord avec la Planète. Cette approche différente est née dans les années 1970, en Australie. En France, elle a été mise en place lors de l'expérimentation de la micro-ferme du Bec-Helloin. L’idée est de s’inspirer des écosystèmes naturels pour les décliner sur des installations humaines, qui fonctionnent alors comme de véritables écosystèmes autonomes, sans générer de déchets, mais avec un besoin de productivité.

1000 m2 pour produire du riz dans un système bio intensif 

La permaculture vient de « perma » qui signifie culture permanente, c'est pour cela que le soin de la terre pour la rendre plus cultivable est au cœur de la démarche. Le système du bio intensif est de produire beaucoup sur de petites surfaces d’environ 1 000 m². L’enjeu est de pouvoir rémunérer une personne. Une première année de tests, suivie de 3 ans d'observation, ont permis de définir un protocole de mesures. Des indicateurs précisent les temps, les pics de travaux et les périodes où l’on doit être plusieurs...

Un salaire de 1 200 à 1500 € mensuels, dans le meilleur des cas 

Toutes ces informations sont de précieuses données. Cela a en effet permis d’identifier un salaire moyen haut, qui correspond à la moyenne haute des fermes maraîchères. Sans avoir de formation agricole, le couple et le chercheur annoncent que le projet est viable sur une première parcelle sur 4 ans. 1000 m2, c'est petit, mais le résultat est vraiment encourageant.

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