« Le Ballet des poussins dans leurs coques », de Modeste Moussorgski (1874)
La faunothèqueModeste Moussorgski (1839-1881), compositeur russe du XIXème siècle, s’est inspiré d’un tableau pour composer « Le Ballet des poussins dans leurs coques ». La pianiste Célimène Daudet explique comment il a illustré en musique le piaillement si particulier et la nuit des poussins.
Comment est né « Le Ballet des poussins dans leurs coques » ?
Le compositeur russe Modeste Moussorgski s’est inspiré d’une peinture représentant des enfants dans des costumes de poussins tout juste sortis de leur coque. Il a vu cette toile lors d’une grande exposition de 400 tableaux, en hommage au peintre russe Viktor Hartmann, grand ami de Moussorgski, mort à l’âge de 39 ans. Modeste Moussorgski, très ému par les tableaux, décide de s’en inspirer pour une série de compositions qu’il intitule les « Tableaux d’une exposition ». On y met en musique une dispute d’enfants, un vieux château au milieu de nulle part, l’ambiance joyeuse du marché de Limoges… Et le ballet des poussins dans leurs coques.
Comment l’appogiature illustre le piaillement des poussins ?
Les poussins piaillent. Pour reproduire leurs petits cris perçants, courts et saccadés, Modeste Moussorgski emploie des notes aigües. Pour déséquilibrer le rythme, Moussorgski intègre à sa partition une « appogiature ». Une appogiature est une note très furtives jouée juste avant une autre note. Le rythme du morceau est à la fois rapide sans pour autant être régulier. C’est une façon, pour Moussorgski, de suggérer que les poussins, encore tout petits, pleins d’énergie, ont du mal à tenir sur leurs deux pattes.
Comment faire entendre la nuit des poussins ?
Ici, les poussins font les fous, mais soudain, on laisse durer une note qui ralentit le tempo, qui tempère leur excitation. C’est le chant du coq qui ordonne à ses petits de se calmer. Ils se calment mais une fois le dos tourné, les poussins recommencent à piailler.
Après le deuxième rappel à l’ordre, la musique devient plus apaisée. L'interprète utilise alors la pédale du piano qui fait résonner toutes les notes qu’il joue. Cette façon de jouer apporte un caractère beaucoup plus doux et plus harmonieux. On imagine qu’ici les poussins se sont endormis et qu’ils rêvent, avant de se réveiller pour recommencer à piailler de plus belle.
Modeste Moussorgski a écrit sa pièce pour piano seule. Mais d’autres compositeur comme Maurice Ravel s’en sont emparés pour la faire jouer par un orchestre.
Réalisateur : David Unger
Nom de l'auteur : David Unger ; Théo Ould
Producteur : Le Grizzly; Radio France
Année de copyright : 2020
Publié le 06/10/20
Modifié le 28/11/22