Le confessionnalisme : une politique religieuse inégale

Le Liban est un petit pays où se croisent tous les défis du Moyen-Orient, avec pas moins de 18 religions reconnues par l’Etat et des rivalités communautaires à l’origine d’une politique religieuse inégale.

Qu'est-ce que le confessionnalisme ?

Un système confessionnel repose sur la distribution du pouvoir politique entre les groupes religieux d’un pays, dans le but d'en représenter les nombreuses communautés. Dans les faits, ce système qui se veut égalitaire est beaucoup plus complexe qu’il n’y parait. Au Liban, le statut juridique et les droits d'un citoyen dépendent de sa religion d’origine.  

L'union civile au Liban

Le confessionnalisme intervient dans toute la société libanaise, jusque dans les affaires familiales. Le mariage civil n'existe pas au Liban. Seule l'union entre personnes d'une même religion est autorisée. Par exemple, une personne sunnite ne peut pas épouser un chiite ou un chrétien. Cette loi est un véritable casse-tête pour les couples libanais qui se marient à l’étranger ou tente de dénoncer l’hypocrisie de ce système qui accepte les unions mixtes contractées à l'étranger.

L’impasse du système confessionnel libanais

Né sous l’Empire ottoman, le système confessionnel libanais est renforcé par les Français, qui s’installent dans le pays après les accords de Sykes-Picot, signés avec l'Angleterre pour se partager le Moyen-Orient, sans tenir compte des spécificités démographiques du monde arabe. C'est ainsi que la République laïque française instaure une stratégie du « diviser pour mieux régner » dans son protectorat (de 1920 jusqu'à l'indépendance du Liban en 1944), afin de favoriser les chrétiens, ses alliés historiques dans la région.