« Le Petit Âne blanc », Jacques Ibert (1922)
La faunothèqueDans Le Petit Âne blanc, Jacques Ibert (1890-1962), compositeur français du XXe siècle, raconte en musique la jeunesse d’un âne. Comment ? Démonstration et explication en musique avec la pianiste Célimène Daudet.
Un début joyeux : l’enfance de l’âne
Jacques Ibert commence son morceau par air joyeux et plein d’entrain. Il utilise les doubles-croches (quatre fois plus vite qu’une note noire) en staccato, courtes et sautillantes. Elles semblent illustrer le trot de l’animal. Ainsi, on peut s’imaginer, à l’image d’un enfant, que ce jeune âne découvre toutes les possibilités de son corps. Il joue, il saute et il avance d’un pas heureux.
Puis, une atmosphère plus sombre
Tout à coup, le rythme est ralenti par quelques notes graves. Elles ne durent pas longtemps. Mais, cela suffit à rompre avec la gaieté de la pièce et à rendre l’ambiance plus sombre. Puis, l’âne se remet à trotter, mais avec moins de légèreté. Il semble plus soucieux. Les notes s’accélèrent. On peut imaginer que ses pas s’accélèrent : à cause d’un orage qui arrive ?
La main droite joue moins de notes aigues. L’atmosphère est plus grave. L’insouciance du début disparaît : l’âne paraît moins naïf, son trot est empreint d’une légère forme d’anxiété. Mais, cela ne l’empêche pas de continuer à gambader.
Une fin au ralentit : la fin de l’enfance ?
Ensuite, le rythme est ralenti, comme pour signifier que l’âne ralentit son pas. Les notes aigues reviennent mais d’une façon éparse et plus lente. Est-ce la fin de l’enfance ? Cela n’entache pas sa joie de vivre car l’âne reprend son trot. D’ailleurs, le compositeur l’indique sur sa partition : « Avec la même humeur paisible du début ». On retrouve ainsi un rythme gai.
Enfin, quatre accords concluent la pièce. L’un d’eux est dissonant, il ne sonne pas juste. L’âne est-il fatigué ? S’est-il couché dans l’herbe fraîche ? À chacun son interprétation.
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Réalisateur : David Unger
Nom de l'auteur : David Unger ; Théo Ould
Producteur : Le Grizzly; Radio France
Année de copyright : 2020
Publié le 06/10/20
Modifié le 28/11/22