Les compagnies minières et la solidarité ouvrière (1973)

Du sol aux hôpitaux en passant par les logements, les compagnies minières possèdent tout autour des mines. Dans cette archive de 1973, le journaliste évoque l’emprise des compagnies minières sur leurs employés. 

Les villes-mines

La compagnie de Lens, la compagnie de Liévin ou encore La compagnie d'Ostricourt…Dans les années 1850, plusieurs compagnies minières s’installent dans le bassin du Nord-Pas-de-Calais. Dès lors, des villes-mines apparaissent. Après une enquête morale, les mineurs « méritants » sont logés dans des corons, des maisons étroites, composées d'un étage et d'un petit jardin à l'arrière. Dans ces villes créées autour de l’exploitation, tout se trouve à proximité : les écoles, les hôpitaux, les lieux de loisirs. La compagnie loge le mineur, le soigne et éduque ses enfants.

Le paternalisme des « patrons »

Cette organisation territoriale crée une dépendance pour les mineurs et favorise les abus des supérieurs. Ils n’hésitent pas à prendre le rôle de « père » pour leurs « enfants salariés ». Ce paternalisme ne s'arrête pas aux domaines sociaux culturels. En effet, les compagnies ont aussi une emprise sur la religion des mineurs, d’où la présence de nombreuses églises dans les villes minières.

La solidarité ouvrière 

Cet encadrement de la vie des mineurs a ses limites. Exposés aux risques de la mine de père en fils, à la pauvreté et à la répression de leurs supérieurs : les mineurs forment une corporation solidaire et s’organisent. Très vite, les grèves et les syndicats se multiplient, les mineurs l'ont compris : seule la lutte permettra d'améliorer leurs conditions de vie. Ce processus de politisation des mineurs marque un tournant de la lutte ouvrière. 

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