Les élections américaines vues par Jean-Jacques Rousseau
philopop
Donald Trump et Jean-Jacques Rousseau vous ne voyez pas le rapport ? Et pourtant, il y en a un. Lors de la dernière élection présidentielle, Donald Trump ne s’était engagé à reconnaître les élections du 8 novembre que s’il les gagnait. Sous-entendu alors, la grosse minorité qu’il représenterait ne se laisserait pas écraser par la courte majorité d’Hillary Clinton.
En réalité ses paroles posent aussi une vraie question : pourquoi une élection aurait-elle une légitimité démocratique si elle ne satisfait qu’une partie de l’électorat contre une autre ?
La démocratie c’est le pouvoir du peuple. Alors, par quelle réduction arithmétique fait-on passer la décision de la majorité pour la souveraineté de tous ?
Jean-Jacques Rousseau se demande, dans Le Contrat Social, « s’il n’y avait point de convention première (…) où serait, à moins que l’élection ne fût unanime, l’obligation pour le petit nombre de se soumettre au choix du grand ?
Autrement dit, la règle majoritaire, n’est démocratique qu’à la double condition, que tous les votants tombent d’accord sur qui peut voter ; et que tous, unanimement, décident de laisser à la future majorité le pouvoir de décider. Sinon, c’est la domination du plus fort, c'est-à-dire du plus nombreux, mais ça n’est pas la démocratie.
Nom de l'auteur : Lisa Beaujour
Diffuseur : franceinfo
Année de copyright : 2016
Année de production : 2016
Année de diffusion : 2016
Publié le 24/11/16
Modifié le 12/11/19