La difficile intégration des harkis

Reportage sur les difficiles conditions de vie de familles harkis qui vivent à Jouques et au Logis d’Anne, dans les Bouches-du-Rhône. Les harkis demandent l’éclatement de ces camps d’hébergement qui les maintiennent isolés, et qui les empêchent de s’intégrer véritablement dans la société. 

La précarité des harkis dans les camps d’hébergement

Au sein du camp de Jouques, dans les Bouches-du-Rhône, 27 familles de harkis vivent dans une situation plus que précaire. Initialement prévu comme un hébergement temporaire, elles furent obligées d’y élire domicile définitivement. Car aucune vraie solution de logement ne leur a été proposée. La plupart sont des familles nombreuses, forcées de vivre entassées parfois jusqu’à 12 dans de minuscules espaces. Le camp est situé en pleine campagne, loin de tout, isolant encore un peu plus ces hommes, femmes et enfants qui n’ont qu’un seul souhait : s’intégrer. 

Aidés par des Français soucieux de leur cause, les harkis et leurs familles tentent d’alerter sur leur situation. Ils souhaitent être logés plus près des villes, pour trouver du travail. L’accès à l’emploi leur est également refusé par les entreprises, qui privilégient une main d’œuvre immigrée, prête à accepter un salaire inférieur. 

Un drame pour ces hommes qui, dans la guerre d’Algérie, ont fait le choix de la France, et sont vus comme des traîtres par leurs anciens compatriotes. Ils ne peuvent cependant pas se considérer non plus comme appartenant pleinement à la société française, reclus en marge de la civilisation. Déracinés, ils font face à une totale incertitude, dans un pays qui les accueille mais ne fait rien pour permettre leur intégration et celle de leurs enfants.