Un hameau construit pour les harkis à Saint-Valérien
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Près de Saint-Valérien, à 100 kilomètres de Paris, le village de l’Oasis a été spécialement construit pour accueillir 37 familles de harkis. Malgré ces logements de bonne facture, l’accueil et l’intégration ne sont pas faciles pour ces musulmans, arrivés seuls dans un pays très différent de leur terre natale.
Les harkis, un accueil qui divise
L’annonce de l’accueil des harkis à Saint-Valérien a suscité une vive réaction d’une partie des habitants, ainsi que d’élus de communes avoisinantes, qui signent notamment une pétition. Face à cette opposition, certains Valérianais vont se mobiliser pour permettre aux harkis de s’installer dans le village de l’Oasis. Une aide importante pour des musulmans qui viennent d’arriver dans un pays inconnu, au mode de vie parfois très différent du leur. Et qui doivent faire face à la méfiance des habitants, qui ont peur d’eux en raison de leur nombre important et des rumeurs qui circulent sur eux.
Leurs craintes se dissiperont toutefois rapidement en rencontrant ces harkis, qui ne veulent causer aucun trouble, et tenteront au mieux de s’intégrer. L’arrivée de ces 37 familles, près de 280 personnes, font souffler un vent nouveau sur la vie économique de la ville. Certains commerçants vont jusqu’à apprendre l’arabe pour dialoguer avec eux efficacement.
L’intégration des harkis et de leurs enfants
Malgré cela, les harkis ont encore l’impression de ne pas être vraiment acceptés, et que leur fidélité à l’armée française durant la Guerre d’Algérie n’a pas été récompensée à sa juste valeur. Un ressentiment justifié par exemple par le refus des services publics de leur octroyer une indemnité pour les biens abandonnés en Afrique du Nord, à laquelle ont pu avoir droit des rapatriés. De plus, victimes de discrimination à l’embauche, ils ont beaucoup de mal à trouver un emploi. Et quand une entreprise daigne les employer, ils doivent le plus souvent accepter un salaire bien inférieur à celui des Français de métropole. Leur intégration est donc bien difficile, ce qui pousse une partie d’entre eux à espérer pouvoir un jour retourner en Algérie sans risquer la peine de mort.
Les enfants, eux, ont bien plus de facilité à s’intégrer. A l’école, ils ont beaucoup de choses à apprendre, mais font preuve d’une très grande curiosité sur ce qu’ils ne connaissent pas, pour le plus grand plaisir de leurs enseignants.
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Producteur : ORTF
Année de copyright : 1970
Publié le 13/05/22
Modifié le 13/05/22