Les prochains défis du Parlement européen

La législature 2009-2014 du Parlement européen s’apprête à débuter dans une période fortement marquée par la crise économique. Un travail important s’annonce donc, d’autant plus que les effets des réformes de la législature précédente peinent à se concrétiser. Il leur faut proposer des textes pour limiter la hausse du chômage et la dette publique. Mais d’autres chantiers les attendent. C’est ce que nous allons voir dans ce cours, qui se déroule peu avant les élections européennes de 2014.

Les défis à venir pour l’Europe

Le changement climatique, tout d’abord. Si l’Europe est déjà très avancée en termes d’objectifs de réduction sur les gaz à effet de serre, certains considèrent que cela n’est pas suffisant, et que plus d’efforts doivent être fournis. Mais d’autres craignent que cela puisse affaiblir la compétitivité des entreprises européennes. Ce sujet épineux est notamment traité lors de la grande conférence de Paris sur le climat, appelée COP21, où les dirigeants de pays de l’Union comme du reste du monde cherchent à élaborer des actions communes. La question de l’énergie se pose aussi pour les institutions européennes. En effet, l’Europe est alors très dépendante des importations, et cherche à devenir plus autonome, ce qui pourrait être rendu possible grâce à la diversification des sources d’énergies, le développement des énergies renouvelables et la diminution du gaspillage énergétique.

Parmi les autres défis qui attendent la législature 2009-2014, nous pouvons également citer :

• La diplomatie et les actions extérieures : un domaine dans lequel l’Union n’est encore que peu efficace, notamment pour les interventions militaires. Elle ne parvient toujours pas à prendre position de manière unanime sur certains sujets, d’autant plus que certaines régions demeurent instables.
• L’élargissement de l’Union européenne. Faut-il s’attendre à l’adhésion de nouveaux pays, et quand ?
• La protection de la vie privée. Peu de temps auparavant, des révélations ont été faites sur des activités d'espionnage menées par les Américains. Ce qui a provoqué une prise de conscience : l’Europe protège mal la vie privée des citoyens, et est dominée par les USA sur le marché du numérique.
• Regagner la confiance des citoyens, mise à mal en raison de la crise économique et du manque de clarté sur son fonctionnement et ses décisions. Il faut donc agir avec plus de transparence, avec une meilleure prise en compte de la volonté de la population. Quitte à réformer les institutions.

Des problématiques à reprendre

Il existe aussi plusieurs sujets que la législature de 2009-2014 a commencé à traiter, et pour lesquels la législature suivante doit récupérer le flambeau :

• Le Partenariat transatlantique, aussi appelé TTIP. Un accord commercial négocié entre l’Union européenne et les Etats-Unis depuis 2013, qui vise à démanteler les droits de douanes entre les deux continents. Ce qui pourrait engendrer une hausse de 0,5 à 1% du PIB. Les négociations seront d'abord suspendues après l’élection de Donald Trump en 2016. Elles reprendront en 2019, mais n’ont toujours pas abouti.
• La traçabilité alimentaire. L’Union avait déjà pris des mesures plus strictes pour informer les consommateurs sur la qualité des produits, qui se sont avérées insuffisantes. En 2013, un scandale a par exemple éclaté concernant certains produits à base de viande de bœuf, qui comportaient en réalité de la viande de cheval. Traité qui a depuis été approuvé.
• La neutralité du Net en Europe. Ce projet de loi fût initié en avril 2014, afin que tous les fournisseurs de contenus soient traités de la même manière par les fournisseurs d’accès à Internet, ou FAI. En effet, certains d’entre eux limitaient l’accès aux services de leurs concurrents, ou privilégiaient leurs partenaires en leur accordant plus de débit. Un projet qui sera là-aussi approuvé.