« On a tout essayé » : François Mitterrand s'explique (1993)

En 1993, soit deux avant la fin de son dernier mandat, François Mitterrand s’exprime sur des méthodes de lutte contre le chômage, comme la diminution du temps de travail ou une redistribution des revenus.

Le besoin d’innover pour réussir à vaincre le chômage

D’après François Mitterrand, tous les moyens classiques de lutte contre le chômage essayés jusqu’alors ont échoué, en France comme dans l’ensemble des pays industrialisés d’Occident. Il est donc nécessaire de réfléchir à de nouvelles méthodes, comme celle de l’idée autour du partage du travail. Une nouvelle réduction du temps de travail, auparavant fixé à 40 heures par semaine par le Front Populaire des années 1930, peut aussi être envisagée.

Mais une telle réforme ne serait pas si simple à appliquer, car différents facteurs doivent être pris en compte. Il faut penser aux salariés aux revenus les plus modestes, qui souffriraient fortement d’une baisse de salaire liée à la diminution du nombre d’heures de travail, et qui auraient donc besoin d’une compensation. Mais aussi aux entreprises elles-mêmes, qui risqueraient de perdre leur compétitivité au sein de l’Union européenne si la France se lançait seule dans cette réforme. Il est donc capital de maintenir un équilibre entre les salariés et les entreprises, qui, selon le Président, devraient décider d’eux-mêmes via les organisations syndicales et le patronat.