Vidéo : Peut-on se passer du plastique ?

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RFI
Culture générale48:26Publié le 04/08/2021

audio - Peut-on se passer du plastique ?

Le développement durable, une priorité mondiale

La pollution liée au plastique est un réel danger pour notre planète. Mais il est très difficile de s’en débarrasser après usage, malgré les solutions qui semblent exister.

Le plastique, matériau omniprésent

Cela fait seulement 50 ans que le plastique est utilisé, mais il est maintenant partout dans nos vies. Aujourd’hui, 11 tonnes sont fabriquées chaque seconde, pour un total de 9 milliards de tonnes. Parmi elles, 2,5 milliards sont encore en utilisation, et 500 millions ont été incinérées ; il reste donc 6 milliards de tonnes de plastique dans la nature. Le principal problème de cette pollution plastique survient quand il n’est plus visible. Il se fragmente très lentement en morceaux de taille microscopique. Et ces fragments, qui peuvent absorber divers polluants, peuvent entrer dans la terre, l’eau ou même jusque dans nos organes. A titre d’exemple, 60 % des placentas humains sont aujourd’hui contaminés par les microplastiques.

Des fausses solutions pour lutter

Si la fabrication ou l’usage font l’objet d’études et de règlementations, pas forcément toujours respectées, nous n’avons pas anticipé les impacts que pourrait avoir le plastique après usage. Des effets néfastes pour l’environnement comme pour la faune qu’il nous est impossible de quantifier. Les solutions que nous avons actuellement pour faire face à ces dangers posent d’autres problèmes, et apparaissent plus comme des options pour temporiser :

  • Le recyclage, qui ne concerne en réalité qu’un quart des plastiques, qui ne peuvent être recyclés qu’une seule fois. Mais recycler, à l’origine, signifie régénérer à l’identique, ce qui n'est pas le cas ici, car le recyclage dégrade le plastique et demande des matériaux supplémentaires pour la reconstruction. Nous devrions donc plus parler de décyclage. La grande mise en avant de cette option pousse même certains à parler de grand enfumage du recyclage.
  • L’enfouissement, qui consiste à enterrer des déchets plastiques dans un trou enveloppé d’une bâche plastique. Si celle-ci finit aussi par se fragmenter, une masse considérable de microplastiques pourraient polluer la terre. C’est plus du stockage que du traitement.
  • La combustion, qui a le mérite d’empêcher les fragments de plastique, mais émet des gaz à effet de serre, une autre source de danger pour la planète.

Réduire notre consommation, la seule vraie solution ?

Si les nouvelles technologies nous permettent d’envisager des options plus durables, à l’image de la pyrolyse, c’est-à-dire la transformation du plastique en source d’énergie, la manière la plus simple de réduire le plastique errant dans la nature et détruisant l’écosystème, c’est de réduire notre consommation. Mais cela reste difficile, malgré les tentatives de certaines institutions de limiter son utilisation. Le plastique est en effet un matériau peu cher, très facile à produire et à transformer.

 

Avec :

  • Nathalie Gontard, directrice de recherche à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE), autrice avec Hélène Seingier de Plastique, le grand emballement (Stock).
  • Edem d'Almeida, directeur général de Africa Global Recycling, entreprise, basée au Togo présente dans la sous-région, spécialisée dans la gestion, le recyclage et la valorisation des déchets.
  • Mélanie Grignon, responsable d’équipe projet Gestion des déchets et aménagement urbain à l'Agence française de développement (AFD).

 

Photo : © AFP / Fred Tanneau

Nom de l'auteur : Emmanuelle Bastide / 7 milliards de voisins

Producteur : RFI

Année de copyright : 2021

Publié le 04/08/21

Modifié le 25/08/21

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