Que pense la première Présidente de la Cour de cassation ?

Juge depuis 40 ans, Chantal Arens, préside aujourd’hui la Cour de cassation. En France, il n’y a qu’une seule Cour de cassation pour l’ensemble des juridictions de l’ordre judiciaire, par conséquent, le premier président est considéré comme le premier juge de France. 

Son parcours et sa vocation jusqu’à la Cour de cassation 

Chantal Arens, se considère comme un juge parmi les juges. Sa vocation était de devenir avocate, pour prendre la défense de la veuve et de l’orphelin, pour des raisons familiales et personnelles. Mais, au moment de prêter serment, après son Certificat d’aptitude à la profession d’avocat, une amie l'incite à poursuivre dans la magistrature. Suivant ce conseil, elle est devenue magistrat.

L’incarnation de la Justice, avec un grand J

La fonction peut être facilement idéalisée, mais on revient à la réalité assez rapidement. Ces trente dernières années avec la mondialisation des échanges, la circulation de l’information, une judiciarisation (c’est-à-dire une demande du citoyen de recourir de plus en plus à la justice), la justice a dû s'adapter. Le code civil était environ de 2 cm au début de sa magistrature et peut atteindre aujourd'hui 15 cm, avec des annotations.

Un temps politique trop court, qui bloque la vision d'ensemble

C’est un constat partagé par l'ensemble des juges : un garde des sceaux change avec le Président de la république et n'a pas le temps de mettre en œuvre les changements structurels nécessaires. Il en résulte un climat de saturation de la magistrature : les moyens mis à leur disposition ne leur permettent que de répondre aux urgences. Ce qui importe aux juges c'est de rendre la justice au nom du peuple français, dans un état de droit et au nom de la démocratie. Chantal Arens, réaliste, espère que les demandes de l’univers judiciaire seront entendues prochainement.