Reconstruire la République

Au fur et à mesure de l’avancée des Alliés en France, l'administration de Vichy se décomposait presque partout. La relève politico-administrative sur le plan nationale et locale, elle, s’est opérée rapidement, comme l’expliquent l’historien Jean-Pierre Azéma et des témoins de l’époque.

A l’approche de la Libération, le risque d'un désordre

Formé à Alger en automne 1943, le gouvernement provisoire de la République française (GPRF) se voulait d'unanimité nationale et avait donc inclus le parti communiste français. Mais son président, Charles de Gaulle, craignait que la suppression de l’administration de Vichy après la Libération n’engendre un vide et un désordre préjudiciable à la mobilisation, notamment militaire. Cette situation aurait, en effet, fourni au président américain Franklin D. Roosevelt un prétexte pour faire de la France, un pays dirigé par les Etats-Unis.

L'urgence d'une nouvelle administration

C’est pourquoi Charles de Gaulle avait minutieusement préparé, avant le débarquement, la relève politico-administrative. Ainsi, dès la fin des combats, de nouveaux préfets étaient placés à leur poste dans chacun des départements, chapeautés par 17 commissaires de la République. Ces derniers disposaient régionalement de tous pouvoirs. Pour Charles de Gaulle, les uns et les autres incarneraient cet Etat qui devait être rétabli dans l’urgence, en accord si possible avec les forces résistantes du Conseil national de la Résistance et le Comité de la libération.