Une population déboussolée

Lors de l’automne 1943, l’opinion publique française était débosselée par l’évolution politique et militaire du gouvernement de Vichy et de la Résistance. Les Français vivaient tantôt dans l’espoir, tantôt dans la déception, comme l’expliquent l’historien Jean-Pierre Azéma et des témoins de l’époque.

Une méfiance croissante à l’égard du régime de Vichy

La majorité des Français jugeait de plus en plus sévèrement le gouvernement de Pierre Laval et sa politique de collaboration d’Etat. Il lui imputait les insuffisances du ravitaillement (plus du quart des Français souffraient de la faim), la progression du marché noir, la hausse des exigences de l’occupant nazi et la montée de la répression. Mais ces mêmes Français demeuraient attentistes.

En 1943, la déception face à une absence de débarquement des Alliés

En effet, le débarquement, promis par la Résistance « avant la chute des feuilles » en 1943, n’avait pas eu lieu. En parallèle, le régime de Vichy caricaturait en pétaudière la situation d’Algérie, à savoir le duel entre le général Henri Giraud et Charles de Gaulle. La crédibilité politique de la résistance intérieure était donc encore bien mince. Pour la population, la situation restait donc confuse et l’avenir incertain.