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Annale corrigée : analyse d'un poème d'Aragon et de tableaux de Chagall
Français 3e
Pour préparer l’épreuve de français au brevet, nous vous proposons un corrigé d’un sujet. Aujourd’hui, c’est le poème d'Aragon et les tableaux de Chagall.
Retrouvez en PDF l'exercice de compréhension de texte et d'image avant de découvrir sa correction en vidéo.
Rappel : Cette épreuve est notée sur 100 points. Il y a 50 points consacrés à la partie texte et image que vous aurez à faire en 1h10. Toutes les réponses doivent être entièrement rédigées, c’est-à-dire que les réponses qui ne sont pas formulées par des phrases complètes ne seront pas corrigées.
Compréhension et compétences d’interprétation
1 - « Le ciel est un pays de chèvres » :
a) Quel est l'effet produit sur le lecteur par ce début de poème ?
Le lecteur peut être surpris. Sa surprise peut tenir lieu à deux choses :
- L’expérience : en regardant le ciel, il n’y a pas de chèvres.
- La connaissance : la chèvre est un animal qui vit sur Terre.
b) Quel sens nouveau prend cette image quand le lecteur a connaissance des tableaux ?
C’est un sens d’hommage. On comprend que ce vers est un hommage à Chagall. La réalité dans la peinture ne va pas être celle des artistes. Les artistes ne vont pas représenter le monde tel qu’il est. Il le représente davantage de façon fantaisiste.
2 - Relevez et commentez d’autres éléments communs au poème et aux tableaux.
Vous pouvez tout relever. Ici, il est surtout important de commenter ce qui est commun aux tableaux et au poème. Mettez bien en lien le texte et l’image.
- « les pieds touchent terre » (vers 5 à 6) : on voit de nombreuses personnes dont les pieds ne touchent pas terre.
- « tête à l’envers » (vers 7) : un des personnages du tableau a la tête vers le bas.
- « violon » (vers 15) : de nombreux violons sont cachés dans les peintures de Chagall.
3 - « Chagall la couleur est ton peuple » (vers 21) : comment comprenez-vous ce vers ?
Ce vers veut dire que, soit que le peintre est habité par la couleur, soit Chagall est le maître de la couleur, dans le sens où la couleur est son peuple et lui est le souverain.
4 - Quels sont les éléments qui permettent de dire que le poète Aragon rend hommage à la peinture de Chagall ?
Vous pouvez vous servir de l’apostrophe à la dernière strophe. C’est une adresse directe à Chagall. Vous pouvez aussi reprendre toutes les réponses de la question 2 qui crée des liens entre le texte et l’image. Enfin, on a une fermeture du poème au dernier vers. Elle met en lien l’idée de beauté et la couleur bleu (couleur dominante dans la peinture de Chagall).
5 - « Qui peint la nuit a deux visages/ L’autre d’aimer l’un pour dormir » (vers 15-16)
a) Pourquoi cette formulation est-elle surprenante ?
La tournure est inversée. « L’un fait ci, l’autre fait ça » est une tournure populaire., donc figée. Ici, Aragon l’a déconstruite en l’inversant. Cela crée un sentiment d’incompréhension.
b) Réécrivez ces vers en mettant les mots dans un ordre plus habituel.
L’un pour dormir, l’autre d’aimer.
6 - « Les objets s’y font acrobates » (vers 19) Comment le poète fait-il, dans la construction du poème, dans les strophes, dans les vers ou dans l’ordre des mots, pour produire lui aussi cette « acrobatie » ?
Cette question vous demande une étude assez complète du poème. Les acrobaties font penser aux notions de torsion dans le corps, d’inversement et de mouvement. Il y a ces notions dans l’écriture d’Aragon.
Vous pouvez penser aussi à la notion de « rejet ». En effet, le dernier vers de chaque strophe est comme suspendu. Cela rappelle l’image du trapéziste. Chaque strophe a son thème indépendant. On a donc l’impression de faire un saut thématique à chaque strophe.
Cela demande une vivacité d’esprit au lecteur et on a l’impression qu’Aragon nous demande à nous lecteur de devenir aussi acrobate. Celui qui fait des acrobaties n’est jamais dans le confort, et donc quand nous lisons Aragon, nous ne sommes jamais dans le confort.
7 - Dites en quelques phrases quelles sont les caractéristiques de la vision poétique du monde que partagent ici le poète et le peintre.
Ici, les caractéristiques de la vision poétique du monde sont de déformer le réel. Aragon appartient au mouvement surréaliste. Ce mouvement souhaite mettre au banc de l’art la banalité et la raison pour dégager l’imaginaire. L’imaginaire ne doit pas être en prise avec la réalité. C’est ce que cherche aussi à faire Chagall dans sa peinture.
Grammaire et compétences linguistiques
1 - Repérez des passages du poème relevant de la langue orale plutôt que de la langue écrite, et justifiez votre réponse.
- « Ma tête à l’envers / maman ma tête » : le passage mime volontairement l’oralité avec l’apostrophe « maman ». C’est comme si Aragon mettait un enfant qui s’adressait oralement à sa mère. L’autre justification est de dire que c’était une phrase averbale qui ne contient pas de verbe conjugué.
- « Les amoureux, est-ce qu’ils sont à ça près » : l’expression « être à ça près » est une expression orale. Encore plus, avec le mot « ça » employé au lieu de « cela ». À l’écrit, on aurait dû écrire « à cela près » ou « à ceci près ».
- « Dieu qu'il fait beau quand l'ombre est rouge
Et bleu l'amour » : on a enlevé le verbe dans « Et bleu l'amour » et on a une inversion avec l’adjectif et le nom « bleu l’amour » au lieu de « l’amour bleu ». Ici, on est dans une tournure plutôt recherchée. On est dans un effet de style et d’élégance qui sont davantage dans la langue écrite.
- « Les chevaux ont appris de lui l’art des bouquets » : on a un inversement dans la tournure qui marque encore une élégance voulue à l’écrit. A l’oral, on dirait « il a appris l’art des bouquets aux chevaux ».
2 - « Qui peint la nuit a deux visages » :
a) À quelle classe grammaticale appartient « qui » ?
Le « qui » est un pronom relatif. Normalement, un pronom relatif a toujours un antécédent. Ce qui n’est pas le cas ici.
b) Quelle est sa fonction dans la phrase ?
Ce pronom relatif est sujet des verbes « avoir » et « peindre ».
c) De laquelle des deux constructions suivantes pouvez-vous rapprocher le vers d’Aragon ?
A. Qui dort dîne.
B. J’ai vu un homme qui dormait. Justifiez votre réponse.
La réponse est « Qui dort dîne ». Ici, le pronom relatif est sans antécédent.
3 -Réécrivez cette strophe en commençant par « Les hommes dansaient » et faites toutes les transformations nécessaires.
« L’homme danse et non les oiseaux
Il est l’inventeur du trapèze
Les chevaux ont appris de lui l’art
Des bouquets » (vers 9 à 12)
⇒ « Les hommes dansaient et non les oiseaux
Ils sont les inventeurs du trapèze
Les chevaux ont appris d’eux l’art
Des bouquets » (vers 9 à 12)
4. Recopiez la dernière strophe du poème en y rétablissant tous les signes de ponctuation.
Chagall, la couleur est ton peuple. → Vous pouviez mettre un point, une virgule ou un point virgule.
Donne-lui des jeux et du pain. → Vous êtes obligés de mettre un point car la phrase d’après n’a aucun rapport.
Dieu qu'il fait beau quand l'ombre est rouge
Et bleu l'amour ! → Le point d’exclamation est ici obligatoire car la tournure est exclamative « qu’il fait beau ! » ; « Comme il fait beau ! » ; etc.
Réalisateur : Les Bons Profs
Producteur : Les Bons Profs
Année de copyright : 2016
Année de production : 2016
Publié le 21/09/20
Modifié le 20/02/24
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