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Français06:07Publié le 20/11/2023

« Ce que c'est que la mort » de Victor Hugo

C'est la base : rap et poésie

Découvre ces vers de Victor Hugo qu'Athéna Sol décrypte pour toi ! Ecrit en 1854, ce texte appartient au courant de la poésie romantique et fait partie du célèbre recueil de poèmes Les Contemplations.

« Ce que c'est que la mort » de Victor Hugo

Ce poème de Victor Hugo (1802-1885) est librement interprété par la rappeuse Amalia.

Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.
On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;
On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ;
On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;
On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil,
La sombre égalité du mal et du cercueil ;
Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;
Car tous les hommes sont les fils du même père ;
Ils sont la même larme et sortent du même œil.
On vit, usant ses jours à se remplir d’orgueil ;
On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe.
Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu
Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,
Impur, hideux, noué des mille nœuds funèbres
De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;
Et soudain on entend quelqu’un dans l’infini
Qui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est béni,
Sans voir la main d’où tombe à notre âme méchante
L’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.
On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent
Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant,
Tout notre être frémit de la défaite étrange
Du monstre qui devient dans la lumière un ange.

Analyse du poème : l'homme face à l'angoisse de la mort

Ce poème de Victor Hugo suit cette trajectoire puisqu’il a pour thématique centrale : la mort. Mais tout n’est pas si noir dans ce texte, puisqu’il s’agit, étonnamment, d’une vision plutôt positive de la mort.

  • Contexte d'écriture : Victor Hugo a un rapport à la mort assez particulier. Sa fille, Léopoldine, est morte noyée quelques années avant l’écriture de ce poème et cet événement l’a marqué à vie. A partir de 1853, il se met à faire des séances de spiritisme pour entrer en contact avec sa fille.

  • Evocation de la mort : dans le premier vers du poème, la mort est présentée comme une naissance. Il dresse un portrait péjoratif des êtres humains en les décrivant comme des êtres « mauvais », ayant pour seul but le plaisir et cherchant à se précipiter dans tout ce qui pourra leur faire oublier la mort. Mais aucun d’entre nous ne sera épargné : « la sombre égalité du mal et du cercueil ». On peut dire que ce texte est un memento mori, autrement dit il nous rappelle notre condition mortelle.

  • Rupture rythmique : à partir du vers 11, le poème prend des accents plus inquiétants, notamment au niveau de son rythme. Tout devient abrupt, saccadé, avec l’accumulation de phrases courtes. Aux vers 11 et 12, on voit que la syntaxe ne s’adapte pas au cadre du vers, ça déborde d’un vers sur l’autre ; la ponctuation met en évidence les rejets et contre-rejets dans ce passage. Cela donne un effet un peu chaotique, tout semble se bousculer. Ça mime cette angoisse qu’on peut ressentir à l’idée de mourir. L’alexandrin est bien respecté, mais les phrases interrogatives directes accentuent l'angoisse : le sujet s’interroge, il est perdu et inquiet.

  • Champ lexical évolutif : puis finalement, l'angoisse s’évapore, le champ lexical devient beaucoup plus positif : « chante, béni, amour, extase, lumière, ange ». La mort nous accueille alors avec apaisement. Le monstre que nous croyions être est métamorphosé en ange comme le montre l’opposition finale (« Du monstre qui devient dans la lumière un ange »). Avec cet homme-glaçon, cet homme-deuil, on est du côté du froid, et du chagrin. Mais la glace va « fondre » à la lumière. L’obscurité du deuil devient clarté, l’homme est libéré de son humanité pour devenir un ange. A la fin du poème, l’alexandrin a retrouvé son apaisement. Les ruptures rythmiques ont disparu pour laisser place à deux alexandrins qui s’enchaînent dans un bel enjambement créant un effet d’harmonie.

Ce qu'il faut retenir de ce poème

  • Profondément marqué par la mort accidentelle de sa fille, Léopoldine, Victor Hugo écrit sur le rapport complexe de l'homme à la mort. D'abord angoissant, puis positif. Il est composé d'alexandrins, de coupures rythmiques, d'un champ lexical évolutif sur la thématique de la mort.
  • Ecriture : lyrisme faisant une place de choix aux émotions et aux tourments du poète. Le romantisme revendique une volonté de liberté dans l'écriture, remettant en cause les codes du classicisme.

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Réalisateur : Xavier Reim

Auteur : Clémence Losfeld et Athéna Sol

Producteur : Milgram

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Année de diffusion : 2023

Publié le 20/11/23

Modifié le 05/03/24

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