Né à Paris le 14 novembre 1840, Claude Monet grandit au Havre. A la mort de sa mère en 1857, il abandonne le lycée pour peindre et fait une première rencontre déterminante, le peintre Eugène Boudin.
Il part étudier la peinture à Paris en 1859 et se lie à Pissarro. En 1861-62, il sert l’armée en Algérie. De retour à Paris, il étudie dans l’atelier du peintre Charles Gleyre et se lie à Alfred Sisley, Auguste Renoir et Frédéric Bazille. Il partage alors sa vie entre la région parisienne et la Normandie et peint beaucoup (Femmes au jardin, La Plage de Trouville, etc.). En 1862, il fait sa deuxième rencontre déterminante, le peintre néerlandais Jongkind. En 1867, nait son premier fils Jean, dont il épousera la mère, Camille Doncieux, son modèle, en 1870. Lorsqu’éclate la guerre franco-allemande, il part à Londres et y rencontre le marchand d’art Durand-Ruel. De retour en 1871, il s’installe à Argenteuil jusqu’en 1878. Rejoint par Manet et Renoir, ils peignent leurs œuvres fondatrices de l’impressionnisme.
Portrait de Monet, huile sur toile (65 x 50 cm) d’Auguste Renoir, 1872.
Credit : Collection of Mr. and Mrs. Paul Mellon, National Gallery of Art, Washington D.C.
cliquer pour agrandir l'image.
Ses œuvres (Coquelicots, Régates à Argenteuil, etc.), comme nombre de celles de ses amis, sont refusées au Salon officiel. Le photographe Nadar leur ouvre son atelier pour qu’ils y fassent leur propre exposition en 1874. Le journaliste satirique Louis Leroy en tire un article « l’exposition des impressionnistes », titre inspiré de l’un des tableaux de Monet présents à l’exposition, Impression, soleil levant. Le mouvement impressionniste s’affirme, mais les années sont matériellement difficiles pour Monet. Il perd sa femme à la naissance de leur deuxième fils, Michel, en 1879. Il s’installe en 1883 à Giverny, avec sa future deuxième femme Alice Hoschedé, ses enfants et les siens. L’aisance financière vient avec la reconnaissance. Il voyage notamment en Angleterre et en Normandie où il peindra ses célèbres séries (Meules, Cathédrale de Rouen). Le jardin de Giverny est sa passion. Ses plantes d’eau seront le motif de sa dernière grande série, Les Nymphéas. Il meurt à Giverny le 5 décembre 1926.
Impression, soleil levant (1872)
Dans l’œuvre considérable de Monet (plus de 2 000 peintures), Impression, soleil levant est celle qui fait entrer le mouvement impressionniste dans l’histoire de la peinture. Elle est exposée, parmi 165 œuvres de peintres en rébellion contre les salons officiels et la peinture académique, en 1874 à Paris dans l’atelier du photographe Nadar. Pour qualifier l’émergence d’une nouvelle peinture, l’histoire a retenu le mot « impressionnisme » tiré de ce tableau par un critique d’art de l’époque, Louis Leroy.
Impression, soleil levant, huile sur toile, 48 x 63 cm, de Claude Monet.
Credit : tous droits réservés, musée Marmottan, Paris.
cliquer pour agrandir l'image.
Au début des années 1870, Monet passe quelques jours au Havre. D’une fenêtre de l’hôtel de l’Amirauté, il peint la vue du bassin de l’avant-port qui s’offre à lui. La taille du tableau est modeste (48 x 63 cm), l’ambition du moment aussi. Le soleil se lève. Quelques mâts de navire, cheminées d’usine et grues sur les docks, en silhouettes, structurent l’arrière-plan. Au premier plan, deux silhouettes plus affirmées, des barques de pêcheurs. La lumière du soleil irradie l’ensemble du tableau : le ciel, la brume et les vapeurs ainsi que leurs reflets et celui du soleil dans l’eau. La luminosité détache les formes dans les touches de couleur allant de l’orange au bleu-rose. Ce matin-là, Monet a saisi son « impression » du moment devant le port du Havre. L’œuvre, comme nombre de tableaux de Monet, est conservée au musée Marmottan, à Paris.