Une enfance avec « les Eugène »
Né en 1889 à Maisons-Laffitte, Jean Cocteau est issu d’une famille bourgeoise aisée et cultivée. Son père, Georges Cocteau, est un peintre-amateur qui initie son fils au dessin, un art que celui-ci affectionnera toute sa vie. il se suicide alors que Jean Cocteau n’a que neuf ans ce qui le marquera toute sa vie et influencera le tragique de ses œuvres. Sa mère, Eugénie Lecomte, va donc l’élever seule et la famille maternelle va prendre beaucoup d’importance, dont son grand-père Eugène. On retrouve d’ailleurs l’appellation « les Eugène » dans les caricatures du potomak et de celles illustrant la guerre.
Sa mère musicienne, mondaine et cultivée reçoit de nombreuses célébrités et la haute société, ce qui donne l’occasion à Jean Cocteau, dès son plus jeune âge, de rencontrer des personnes illustres et de voir des spectacles. Il assiste aux premières projections des frères Lumière et à des pièces données au théâtre du châtelet dont Le Tour du monde en 80 jours, va au cirque. Renvoyé pour indiscipline du lycée Condorcet, il rate à trois reprises son baccalauréat mais, à 15 ans il entre dans le monde littéraire.
Focus : un caractère singulier
Dès l’adolescence, Jean Cocteau présente un caractère ambivalent. D’une part, il est attiré par les salons mondains et les cercles artistiques, et apprécie d’y être admiré. D’autre part, il est un être hypersensible et fragile qui affectionne les univers clos. Au collège, il est fasciné par Dargelos, intelligent mais pervers (évoqué au début des Enfants terribles). Il est touché par la beauté masculine, il prend conscience de son homosexualité. Tous ces traits de caractère, auxquels s’ajoutent ses dons, en feront un artiste complexe.