La rupture avec Breton et Sartre
La parution de L’homme révolté en 1951 provoque deux polémiques, l’une avec André Breton et les surréalistes, l’autre avec Jean-Paul Sartre et l’équipe de la revue Les Temps modernes à la suite de la critique violente et insultante de Jeanson dans le numéro de juin 1952. Camus riposte par une « Lettre au directeur des Temps modernes » dans le numéro 82 d’août 1952 ; la réponse de Sartre, dans le même numéro, consacre la rupture. On trouve un écho de cette querelle dans La Chute. Commence alors pour Camus une traversée du désert.
L’Algérie, la déchirure
La Toussaint 1954 voit le début de l’insurrection en Algérie. Camus est déchiré et condamne, au nom d’une justice supérieure, toute forme de terrorisme qui touche des civils. Il écrit en 1955 à Aziz Kessous: « Vous me croiriez sans peine si je vous disais que j’ai mal à l’Algérie, en ce moment, comme d’autres ont mal aux poumons ».
Le 22 janvier 1956 il lance, à Alger, un appel pour une trêve civile. Il espérait sauver la cohabitation des populations française et musulmane. Quand il comprend qu’entre terrorisme et répression, il n’y a pas de place pour une troisième voie et qu’on s’achemine vers la guerre, il choisit de se taire. Il expliquera son silence dans l’avant-propos et la conclusion de Chroniques algériennes, en 1958.
En 1957, le prix Nobel de littérature couronne « son importante œuvre littéraire qui éclaire avec un sérieux pénétrant les problèmes posés de nos jours aux consciences humaines.
Une mort prématurée et absurde
Albert Camus se partage entre Paris et Lourmarin où il a acheté une maison. Le 3 janvier 1960, il regagne Paris avec Michel Gallimard, son épouse Janine et sa fille. Le 4, au Petit Villeblevin, la voiture quitte la route : Camus est tué sur le coup, Michel Gallimard décède cinq jours plus tard. Il avait, dans sa sacoche, le manuscrit du Premier Homme.