Au temps de la Révolution française

Qui sont les acteurs de la Révolution ? Les femmes y ont-elles participé ? C'est quoi un « sans-culotte » ? Quels sont les acquis de la Révolution ? Lumni répond à tes questions.


Publié le 08/09/2023 • Modifié le 10/01/2024

Temps de lecture : 3 min.

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La France révolutionnaire en guerre dans une Europe monarchiste

À l'étranger, au début de la Révolution, les souverains pensent que la France nouvelle va être affaiblie. Louis XVI pousse alors les puissances étrangères à intervenir. Les révolutionnaires, eux, espèrent développer leurs idées qui se propagent déjà au nord de la France (Rhin) et en Italie. Pour défendre ses idées, la France fait la guerre à l'étranger, au roi de Bohême et de Hongrie (qui est en 1791 le frère de Marie-Antoinette) et à l'Autriche. En 1792, à Valmy, les Français, qui chantent la Marseillaise pour se donner du courage, battent les Prussiens. Ensuite, les soldats français gagnent en Belgique. La Révolution s'étend. Après la mort de Louis XVI, les puissances européennes ont peur et se regroupent pour combattre la France. Celle-ci compte beaucoup de défaites. Le gouvernement français mobilise encore plus de soldats. A l'intérieur de la France aussi, les idées révolutionnaires font peur : à l'ouest et en Vendée, le peuple, mécontent, se révolte contre la République. Malgré les victoires suivantes, la France instaure une dictature, appelée « la Terreur », pour faire face aux menaces à l'intérieur et à l'extérieur. La France va s'opposer à la vieille Europe pendant presque vingt ans.

La contre-révolution

Les adversaires de la Révolution de 1789, très motivés, veulent la restauration de l'Ancien Régime, celui du Roi. En France, ceux qui viennent de perdre leurs privilèges avec la Révolution résistent contre les libertés et les nouveaux droits accordés au Peuple. Le clergé et les catholiques font partie de ces contre-révolutionnaires, car la nouvelle constitution civile vient de confisquer une partie du pouvoir et de l’influence des religieux. Les idées contre-révolutionnaires sont entretenues par Marie-Antoinette, des royalistes, des écrivains (Rivarol, Suleau), etc. Après la mort du roi Louis XVI, la Révolution est toujours contestée avec de violentes réactions en Vendée et dans d'autres régions. Les Montagnards gagnent leur bataille contre les Girondins, c'est la fin du fédéralisme. La Terreur s'installe et les opposants sont pourchassés. À l'étranger aussi, certains monarchistes critiquent la Révolution française et la France nouvelle fait peur. A partir de 1795, pendant le Directoire, les modérés et les monarchistes travaillent ensemble pour retrouver une monarchie. Mais le coup d'Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797) met fin à ces idées ; deux ans plus tard, le 18 brumaire an VIII, Napoléon Bonaparte s'installe seul aux commandes de la France. C'est la fin du Directoire et de la Révolution française.

Les femmes dans la Révolution

En août 1789, la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen est proclamée. Mais l'égalité des citoyens est apparente car les femmes sont encore écartées de certains domaines de la vie : elles ne peuvent pas exercer de fonction politique, ne peuvent pas voter, etc. Le 5 octobre 1789, face au prix très élevé du pain, une foule composée uniquement de femmes marche sur Versailles pour réclamer du pain à Louis XVI. Elles prennent alors une part importante aux revendications de la Révolution. Elles montrent qu'elles existent.

Militantes et engagées, connues ou non, des femmes de toutes les classes sociales participent à la Révolution à leur manière. Des femmes de milieux aisés, de l'aristocratie, de la noblesse et de la bourgeoisie se regroupent en comités et en clubs, elles organisent des réunions publiques et privées, écrivent des cahiers de doléance, commentent les journaux et les lois. Et appellent aussi les hommes à agir. Elles sont si actives qu'on appelle leurs salons « la République des lettres ». Des ouvrières, domestiques, paysannes, couturières… manifestent dans la rue, s'installent aux tribunes, veulent plus d'instruction, exercer et protéger certains métiers. Pour toutes le taux de mortalité est important, à l'accouchement surtout. Elles sont différentes mais ont un point commun : on parle d'elles presque toujours par rapport à leur mari. Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Théroigne de Méricourt…, par leurs actions, sont les ancêtres des mouvements de libération de la femme.

Vous avez dit « Sans-culottes »

Les « Sans-culottes » sont des amis de la Révolution. Issus du peuple (artisans, ouvriers, petits commerçants…), ils veulent une République égalitaire. Ils ne portent pas la culotte (pantalon qui s'arrête au genou) et les bas de soie (réservés à la noblesse et la bourgeoisie) mais une veste courte à gros boutons (la Carmagnole) ou un gilet, se coiffent d'un bonnet rouge (bonnet phrygien) en souvenir des esclaves libérés et marchent en sabots. Ils tutoient les autres et les appellent « citoyens ». Et pour se défendre, ils utilisent une pique ou une arme.

Après le massacre du Champ-de-Mars en 1791, leur habit devient le symbole de leur lutte. Les « Sans-culottes » veulent la liberté, luttent contre la vie chère et contre les prêtres qui n'acceptent pas la Révolution. Ils veulent que l'argent des plus riches soit redistribué aux plus pauvres. Ils sont prêts à s'engager dans l'armée et à faire la guerre contre d'autres pays pour défendre leurs idées.

Ils participent aux clubs (les plus connus sont le club des Cordeliers et le club des Jacobins), où ils discutent de leurs idées et rédigent des revendications qu'ils proposent aux élus du peuple à l'Assemblée. Les journalistes Marat et Hébert ont défendu les idées de ces acteurs de la Révolution. Au moment de la Terreur, ils prennent une place importante dans les quartiers, en dénonçant ceux qui sont contre la Révolution. A la mort de Robespierre, en 1794, les « Sans-culottes » perdent leur pouvoir politique et culturel.

Les acquis de la Révolution française

La Révolution bouleverse complètement la société. Une France nouvelle apparaît. Ces bases servent encore de référence dans notre société.

  • Politique
    Au début de la Révolution, le roi perd ses pouvoirs absolus, doit partager son pouvoir avec l'assemblée, qui propose et vote les lois. La Révolution pose le principe de la séparation des pouvoirs. Le peuple entre dans la vie politique (certains hommes, en fait, car les citoyens appelés « passifs », c'est-à-dire les femmes, les pauvres… ne votent pas). Il élit ses représentants qui siègent à l'assemblée.
  • Social et civique
    Le peuple a exigé la liberté et l'égalité. Il les a obtenues. Le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen est adoptée comme préambule à la Constitution : égalité des droits, liberté d'opinion et de la presse, respect de la propriété. Les anciens privilèges sont abolis. La Marseillaise est l'hymne national. L'école est publique, le mariage civil existe et le divorce est possible.
  • Administration
    Les départements sont créés avec chacun sa ville principale. La loi est la même pour tous sur tout le territoire.

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