Chaïm Soutine, une contribution majeure à l’Expressionnisme

Chaïm Soutine naît, en 1893, dans une famille juive d’origine lituanienne, très pauvre et vivant selon les principes religieux du Talmud, interdisant notamment la réalisation de portraits. En 1910, il s’exile à Vilnius où il suit des études, pendant trois ans, à l’école des Beaux-Arts en compagnie de Kikoine et Kremegne qu’il rejoint à Paris, en 1913. Arrivé à Paris, déjà malade après les années de privations de sa jeunesse, Soutine est accueilli à « La Ruche », cité d’artistes de Montparnasse fréquentée par de nombreux peintres étrangers, où il rencontre Chagall. Il se lie d’une amitié pérenne avec Modigliani, son aîné de dix ans. Il se rend souvent au Louvre où il étudie Rembrandt, Courbet, Chardin. extrait de Chaïm Soutine de Valérie Firla, 2007 : Arrivée de Soutine à Paris et installation à la Ruche. Peu à peu, il développe un regard, une expression picturale et une palette de couleurs, qui lui permettent de traduire ses émotions, issues des épreuves vécues.  Ces peintures deviennent violentes et tourmentées ; les formes sont mouvantes, tous comme le contour de ses personnages. Et les déformations vont s’accentuer. Il s’intéresse aux anonymes : Le Petit Pâtissier, Enfants de chœur,Groom… extrait de Chaïm Soutine de Valérie Firla, 2007 : les paysages de la période céretane. En 1918, Soutine rejoint  Modigliani à Vence, dans le sud de la France puis s’établit à Céret, dans les Pyrénées-Orientales. Il découvre la lumière du Midi, et ses couleurs acquièrent des allures flamboyantes : Enfant de chœur, La Femme en rouge. On retrouve aussi l’influence que les peintres classiques ont eue sur lui, notamment le rendu des corps par Rembrandt : La Femme entrant dans l'eau. Le Groom a pour modèle un chasseur, employé du célèbre restaurant Chez Maxim’s. Son corps est chétif, une allure déguingandée, son visage asymétrique et son regard lointain. On note aussi le traitement particulier de ses mains. Ce tableau reflète parfaitement l’évolution du style expressionniste de Soutine à cette période. Le tableau est au Musée national d’Art moderne de Paris. le groom (ou le chasseur), de chaïm soutine, huile sur toile (98 x 80,5 cm), 1928. musée national d'art moderne (mnam) de paris. photo © luisa ricciarini/leemage © adagp, paris 2013 cliquer pour agrandir l'image. Soutine va encore plus loin en écorchant ses sujets et en exhibant leur chair nue : la série des Bœufs écorchés (1925). Il exprime aussi son angoisse à travers la fragilité des enfants : Retour de l'école après l'orage, La Petite Fille à la poupée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Soutine est traqué en tant que juif et mène une vie clandestine. Malade, il brûle de nombreuses toiles avant d’être hospitalisé. Il meurt à Paris en 1943.

Publié le 11/07/2013 • Modifié le 12/11/2019

Temps de lecture : 2 min.

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Chaïm Soutine naît, en 1893, dans une famille juive d’origine lituanienne, très pauvre et vivant selon les principes religieux du Talmud, interdisant notamment la réalisation de portraits. En 1910, il s’exile à Vilnius où il suit des études, pendant trois ans, à l’école des Beaux-Arts en compagnie de Kikoine et Kremegne qu’il rejoint à Paris, en 1913.

Arrivé à Paris, déjà malade après les années de privations de sa jeunesse, Soutine est accueilli à La Ruche, cité d’artistes de Montparnasse fréquentée par de nombreux peintres étrangers, où il rencontre Chagall. Il se lie d’une amitié pérenne avec Modigliani, son aîné de dix ans. Il se rend souvent au Louvre où il étudie Rembrandt, Courbet, Chardin.

 
 

Arrivée de Soutine à Paris et installation à la Ruche

Après avoir suivi des cours de dessin à Minsk, Soutine entre à l'école des beaux-arts de Vilna à l'âge de 16 ans. Il se met à rêver de Paris, alors capitale internationale des arts. Il arrive à Paris en 1912 et s'établit dans le quinzième arrondissement à La Ruche, « phalanstère d'artistes » où vivent déjà ses condisciples, Vilna Krémègne et Kikoïne, ainsi que d'autres artistes émigrés comme Chagall.

Peu à peu, il développe un regard, une expression picturale et une palette de couleurs, qui lui permettent de traduire ses émotions, issues des épreuves vécues. 

Ces peintures deviennent violentes et tourmentées ; les formes sont mouvantes, tous comme le contour de ses personnages. Et les déformations vont s’accentuer. Il s’intéresse aux anonymes : Le Petit Pâtissier, Enfants de chœur, Groom

 
 

Chaïm Soutine : les paysages de la période céretane

Joséphine Matamoros, conservatrice du musée d'art moderne de Céret, évoque le travail de Soutine à Céret. Il partait le matin avec son chevalet et allait peindre dans la nature. Il peignait les paysages d'un seul trait et n'y revenait pas. Il devînt de plus en plus expressionniste mais aussi de plus en plus abstrait. Mais après trois ans passés à Céret, Soutine n'y reviendra plus et reniera cette période.

En 1918, Soutine rejoint  Modigliani à Vence, dans le sud de la France puis s’établit à Céret, dans les Pyrénées-Orientales. Il découvre la lumière du Midi et ses couleurs acquièrent des allures flamboyantes : Enfant de chœur, La Femme en rouge. On retrouve aussi l’influence que les peintres classiques ont eue sur lui, notamment le rendu des corps par Rembrandt : La Femme entrant dans l'eau.

Le Groom a pour modèle un chasseur, employé du célèbre restaurant Chez Maxim’s. Son corps est chétif, une allure déguingandée, son visage asymétrique et son regard lointain. On note aussi le traitement particulier de ses mains. Ce tableau reflète parfaitement l’évolution du style expressionniste de Soutine à cette période. Le tableau est au Musée national d’Art moderne de Paris.

groom soutine

Le Groom (ou Le Chasseur), de Chaïm Soutine, huile sur toile (98 x 80,5 cm), 1928. Musée national d'Art moderne (Mnam) de Paris. Photo © Luisa Ricciarini/Leemage © Adagp, Paris 2013 cliquer pour agrandir l'image.

Soutine va encore plus loin en écorchant ses sujets et en exhibant leur chair nue : la série des Bœufs écorchés (1925). Il exprime aussi son angoisse à travers la fragilité des enfants : Retour de l'école après l'orage, La Petite Fille à la poupée. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Soutine est traqué en tant que juif et mène une vie clandestine. Malade, il brûle de nombreuses toiles avant d’être hospitalisé. Il meurt à Paris en 1943.


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