Une évolution bancaire majeure : la non convertibilité des billets en or...
En 1797, les banques anglaises connaissent un « banking run » (panique bancaire). Suite aux rumeurs selon lesquelles les armées françaises auraient débarqué sur le sol anglais, un mouvement de panique s’empare des déposants. Ils se ruent vers les banques pour demander le remboursement en or de leurs dépôts.
Pour enrayer cette course aux dépôts, le gouvernement autorise les banques à ne plus assurer la convertibilité des billets en or. Une fois la crise passée, la convertibilité ne fut pas rétablie, ce à quoi Ricardo s’oppose.
En 1809-1810, Ricardo s’illustre par trois articles sur les problèmes monétaires publiés dans le Morning Chronicle. Il les réunit dans son ouvrage Essai sur le haut prix du lingot : preuve de la dépréciation des billets de banque, paru en 1810.
Ricardo y défend la thèse selon laquelle l'excès d'émission de billets par la Banque d’Angleterre est la cause de la dépréciation des billets de banque anglais lors des guerres napoléoniennes.
Billet de banque anglais, Dartmouth Bank, 1823
Ricardo, partisan de la convertibilité
Ricardo est partie prenante de la controverse bullioniste (de « bullion » qui veut dire lingot). Elle oppose les « bullionistes » tenants de la convertibilité stricte des billets en or et les « anti-bullionnistes », partisans de la non-convertibilité du papier-monnaie.
Farouche bullioniste, Ricardo dénonce dans le Bullion Report qu’il remet à la Chambre des communes en 1810, l'émission excessive des billets de banque, source selon lui de l'inflation.
Les politiques monétaires
Cette controverse est le berceau d’un débat toujours d’actualité dans la conduite de la politique monétaire. Pour les bullionistes, l’excès de monnaie présent dans l ‘économie fait courir le risque de l’inflation.
Ricardo préconise de garantir toute émission de billets par des réserves en or équivalentes, afin d’éviter toute augmentation de la masse monétaire non justifiée par des dépôts.