Qu'est-ce que la démocratie ?


Publié le 18/10/2020 • Modifié le 15/04/2022

Temps de lecture : 1 min.

Écrit par Édith Fuchs

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Définition de la démocratie

« La démocratie consiste dans l’exercice, soit direct, soit indirect, du pouvoir par le peuple. Cette organisation politique implique un état social caractérisé par le fait que tous sont égaux devant la loi, que tous possèdent les mêmes droits. Les fonctions sont accessibles à tous, (...) les citoyens devant être appelés à la vie intellectuelle et morale, et de plus en plus mis en état d’exercer, d’une façon efficace et raisonnée, la part de pouvoir qui leur est attribuée, l’Etat démocratique a l’obligation d’instituer des œuvres d’instruction et d’éducation, et des œuvres de solidarité. Le régime démocratique a pour instrument le suffrage universel et pour cadre plus particulièrement approprié la forme républicaine ». (Encyclopédie Larousse du XXe siècle, 1929, T. II p. 760.)

L'éclairage d'Hannah Arendt

Qui proclamerait son admiration et sa préférence pour un régime totalitaire ? Même des mouvements théocratiques en appellent à la démocratie pour obtenir droit de cité dans des contrées ou dans des régimes qui les contestent. Même des partis fascisants ou fascistes estiment avoir pleinement le droit de bénéficier des libertés démocratiques pour s’organiser et s’exprimer publiquement, bien qu’ils soient des ennemis de la démocratie. La plupart disent qu’en démocratie personne ne doit être « diabolisé » mais, au contraire, tout le monde doit pouvoir agir et s’exprimer librement.

Si on n’oppose plus guère « absolutisme » – « théocratie » – « despotisme » – « tyrannie » – « monarchie » à « démocratie », en revanche « dictature » et « dictateur » font retour dans le langage répandu, tandis que recule « totalitarisme » ; le succès de ce vocable en guise de seul et unique antonyme à « démocratie » durant toute la guerre froide dut beaucoup aux écrits de Hannah Arendt1.

Pour clarifier les significations, il faut laisser de côté louanges ou reproches : la seule considération des principes et des notions offre un champ de réflexion suffisamment vaste.


1 Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme. Ce volumineux travail est divisé selon ce qu’Arendt nomme « les trois piliers de l’enfer » : antisémitisme, impérialisme, totalitarisme. La première édition américaine date de 1951. On trouvera une traduction et des commentaires par exemple dans l’édition effectuée sous la direction de Pierre Bouretz, conjointement avec d’autres textes : Arendt. Les Origines du totalitarisme. Eichmann à Jérusalem. Paris, Gallimard Quarto, 2002.

 

bibliographie sommaire

  • Platon Protagoras (319-324).
  • Spinoza Ethique (Livre IV, scolie de la proposition 18). Traité des autorités théologique et politique (Préface). Traité politique (Chapitres V et VI).
  • Rousseau Contrat social ou principes du droit politique. (Liv. I)
  • Kant Ceci dit-on vaut bien en théorie mais non en pratique. Qu’est ce que les Lumières ?Conflit des facultés, Doctrine du Droit. Projet de paix perpétuelle.
  • Marx À propos de la question juive.
  • A. Senik Marx, les Juifs et les droits de l’Homme, Paris, Denoël, 2011 (analyse critique de l’ouvrage de Marx).
  • M. Troper Pour une théorie juridique de l’Etat (en particulier la deuxième partie), Paris, PUF, 1994.
  • Les déclarations des droits de l’homme de 1789, réunies et présentées par Christine Fauré, Paris, Payot, 1988.
  • Démocratie : dans quel état ? Collectif, La fabrique, 2009.

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