La démocratie athénienne

La démocratie athénienne, qui a débuté il y a 2 600 ans, a joué un rôle fondateur dans l’émergence des démocraties modernes. Un régime politique encore régulièrement remis en question aujourd’hui, quand certains tentent de s’accaparer le pouvoir, face auxquels des individus luttent pour obtenir le droit à décider pour eux-mêmes.

La démocratie athénienne et ses citoyens

La notion de démocratie est apparue en Grèce au VI^e siècle av. J.-C., alors que la société athénienne doit faire face à une grave crise économique et sociale. Le milieu rural et les artisans protestent pour mettre fin au monopole des nobles dans la vie politique. Dans la continuité de Solon et Clisthène, Périclès va mettre en place plusieurs réformes. Il élargit tout d’abord les droits politiques, pour apaiser les Athéniens, et renforce le prestige de la Cité en la plaçant sous la protection de la déesse Athéna. Il va également organiser de grands travaux sur l’Acropole.

Cependant, le pouvoir n’appartient pas à l’ensemble de la population, mais aux citoyens, qui ne représentent en réalité qu’une faible minorité. En effet, les garçons de moins de 18 ans ainsi que les femmes ne peuvent prétendre à ce statut. Tout comme les métèques, c’est-à-dire les étrangers libres, ou encore les esclaves. Les hommes pauvres, eux, sont bien considérés comme citoyens, et afin de les inciter à s’impliquer activement dans la vie politique, Périclès a instauré le Misthos. Il s’agit d’une indemnité qui leur est versée quand ils viennent siéger au sein des institutions politiques.

Dans la démocratie athénienne, les citoyens ont des droits, tels que posséder des terres, percevoir des indemnités ou bénéficier d’une protection juridique. Mais ils ont également des devoirs. Ainsi, ils se doivent de contribuer au développement de la Cité, et à respecter ses lois. Ils sont également chargés de la défendre. Pour cela, ils effectuent l’éphébie, semblable à un service militaire entre 18 et 20 ans, qu’ils suivent parmi les Hoplites, la force terrestre, ou dans la flotte. Ce statut leur impose aussi de participer au culte et aux fêtes, comme les Panathénées. Enfin, les plus riches doivent prendre en charge les dépenses publiques à tour de rôle, pendant un an, ou organiser des représentations théâtrales.

L’organisation politique à Athènes

Les 40 000 citoyens athéniens participent à une assemblée, l’Ecclésia, qui prend place sur la colline de la Pnyx, pour débattre en toute égalité et voter à main levée. Parmi eux :

• 500 sont tirés au sort pour composer la boulê, un comité responsable de la préparation des lois.
• 6 000 constituent l’héliée, le tribunal du peuple.
• 700 sont magistrats, généralement parmi les plus riches. Avec les 10 archontes, élus ou tirés au sort, ils sont chargés de la justice et de la religion. Les anciens archontes sont cependant ceux qui jugent les crimes de sang.
• Enfin, 10 sont élus stratèges, et doivent assurer la diplomatie et le commandement de l’armée.

Ce fonctionnement permet un certain équilibre des pouvoirs parmi les citoyens, ainsi qu’une alternance régulière, car les mandats de ces postes durent la plupart du temps moins d’un an. De plus, ces citoyens peuvent être démis de leurs fonctions s’ils abusent de leur autorité.

La démocratie, un régime politique qui doit s’adapter

La démocratie athénienne a servi d’inspiration pour la naissance des régimes démocratiques modernes. Cependant, la Grèce antique est très différente des Etats d’aujourd’hui, et ce modèle ne peut donc être totalement reproduit. La démocratie doit être adaptée en fonction du contexte. Nous devons toutefois renouer avec l’idée que le pouvoir n’est pas forcément un rapport vertical, hiérarchique, entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Au contraire, il ne peut être légitime que dans la collaboration entre gouvernants et gouvernés.