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Actualité03:31Publié le 06/10/2023

Tunisie : la démocratie en danger ?

Décod'actu

Depuis l’instauration de la République en 1957, les Tunisiens n’ont longtemps connu que 2 chefs d'Etat : Habib Bourguiba, le « père de l’indépendance », pendant 30 ans, et Zine el-Abidine Ben Ali qui poursuit une approche autoritaire pendant 23 ans, sans élections libres. Aujourd'hui quelle est la situation politique en Tunisie ?

L'après Ben Ali

Mais depuis 2011 et le « printemps arabe » qui a renversé Ben Ali, les Tunisiens peuvent voter librement. Un parti se distingue : Ennahdha, le « Mouvement de la renaissance », conservateur et islamique, qui s’appuie sur le réseau des mosquées et sur 30 ans d’opposition au régime.

Les résultats des fragiles gouvernements qui se succèdent sont décevants. Pire, la crise Covid, en 2020, fait plonger l’économie tunisienne, très dépendante du tourisme. Le chômage reste élevé et l’inflation ne cesse de grimper.

Dans ce contexte tendu, Kaïs Saïed apparaît lors de l’élection présidentielle de septembre 2019 comme un sauveur. Universitaire, il fait partie des visages que les Tunisiens ont l’habitude de voir débattre à la télévision depuis 2011. Indépendant, il promet de lutter contre la corruption, de renoncer à l’enrichissement personnel et de lutter contre les inégalités.

Kaïs Saïed le nouvel espoir

Mais le président Saïed ne parvient pas à stabiliser un gouvernement :

  • Rejets du Parlement, démissions multiples... les mois passent sans qu’il puisse mettre en place une équipe.
  • Il décide de durcir le ton : en juillet 2021, il invoque l’article 80 de la Constitution, s’arroge tous les pouvoirs et suspend le Parlement.
  • Un an plus tard, il modifie la Constitution par référendum. Il peut gouverner par décrets. Plus besoin de négocier.

La dégradation des libertés

  • C’est le début d’une longue dégradation des libertés.
  • Des opposants politiques, dont le président de l’Assemblée Rached Ghannouchi, sont incarcérés.
  • Journalistes et blogueurs sont poursuivis dès qu’ils critiquent le pouvoir : le pays chute de la 73e à la 121e place en terme de liberté de la presse.

Pour garder le soutien de l’opinion publique, Kaïs Saïed trouve un bouc émissaire. Il dénonce un grand remplacement imaginaire sur Facebook. Il accuse les migrants venus du sud du Sahara d’un « projet criminel » visant à « changer la composition démographique de la Tunisie ». Ces populations sont immédiatement prises pour cibles, chassées de leurs emplois et de leurs domiciles sans autre forme de procès.

La position de l'Europe

De l’autre côté de la Méditerranée, les Européens invitent Tunis à préserver les libertés fondamentales. Ils ont en réalité une autre préoccupation. Le 16 juillet, la Commission européenne a signé avec la Tunisie un « partenariat stratégique » d’un montant de près d’un milliard d’euros, dont une partie consacrée au renforcement des gardes-frontières. Alors que les migrants sont de plus en plus persécutés en Tunisie, les Européens veulent surtout s’assurer qu’ils n’auront pas à gérer une nouvelle crise migratoire, venue, cette fois, de la Tunisie.

 

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Réalisateur : Maxime Chappet

Auteur : Romain Mielcarek

Producteur : France Télévisions, Corner Prod

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Publié le 06/10/23

Modifié le 05/12/23

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