La découverte de Troie

Si je vous parle de la guerre de Troie, du cheval de Troie, cela vous parle ? Mais sauriez-vous situer la ville de Troie sur une carte ?

Probablement pas, et vous ne seriez pas la seule personne dans ce cas. Car si les récits d’Homère sur la terrible guerre grecque bercèrent les civilisations méditerranéennes, on se demanda longtemps si ce conflit n’était qu’un mythe ou bel et bien une réalité. Et auquel cas, où se cachait-elle ?

Il faudra attendre le XIX^e siècle pour le savoir, car un homme d’affaires allemand, Heinrich Schliemann, est, lui, persuadé que la cité a bien existé, et il compte bien la retrouver. En 1868, il rencontre ainsi Frank Calvert, un Britannique qui a acheté une colline en Turquie du nom d’Hissarlik, et d’où provenaient des poteries qui l’ont mis sur la piste de la cité perdue.

Comment Heinrich Schliemann a-t-il découvert la cité de Troie ?

Schliemann n’a rien d’un archéologue. Parti de rien et devenu commerçant en tout, il maîtrise de nombreuses langues, contemporaines comme anciennes, et consacre sa fortune à la recherche de Troie. Il se rend sur place et, aidé de l’Iliade et des descriptions que le livre contient, il tente de retrouver les repères et les lieux des combats. Persuadé qu’il a trouvé le bon site, Schliemann se met à le creuser. Hélas, archéologue amateur, il cause de gros dégâts, mais parvient cependant à mettre au jour les restes de quatre cités, et même un trésor. Schliemann emporté par son enthousiasme, identifiera mal laquelle des quatre cités était celle de Troie dans l’Iliade et fera même main basse sur le trésor. Mais un amateur venait tout de même de redécouvrir le site de l’une des cités les plus légendaires du monde occidental et mettre fin à une éternité de polémiques. En 1998, le site d’Hissarlik est inscrit par l’Unesco sur la liste de son patrimoine mondial.