L’autre grand mouvement fondateur de l’expressionnisme allemand apparaît quelques années après Die Brücke : Der Blaue Reiter.
En 1909, la Nouvelle Association d’Artistes de Munich (NKVM) prend forme et donnera naissance, en 1911, à Der Blaue Reiter (le Cavalier Bleu). Ce groupe rassemble des expressionnistes, dont Alexvej von Jawlensky, Franz Marc, August Macke, Heinrich Campendonk, Paul Klee, avec pour chef de file Vassili Kandinski.
Ces peintres s’éloignent du style brut de Die Brücke ; plus intellectuels, ils se tournent davantage vers la spiritualisation et l’abstraction des formes.
Bébé (Berceau), de Gustav Klimt, huile sur toile (110,9 x 110,4 cm), 1917/18. credit : Gift of Otto and Franciska Kallir with the help of the Carol and Edwin Gaines Fullinwider fund, National Gallery of Art, Washington D.C.
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Franz Marc, homme mystique, délaisse les représentations humaines pour celles animales, dont ses célèbres chevaux bleus. Son élévation spirituelle se traduit par une peinture de plus en plus subjective.
Alexvej von Jawlensky est lui aussi en quête d'une spiritualité toujours plus grande mais qu’il traduit au travers de visages humains, dans un style très graphique et coloré.
En parallèle, à Vienne en Autriche, l'Expressionnisme apparaît à travers le groupe de la Sécession créé par Gustav Klimtau symbolisme décoratif et graphique et est porté par Egon Schiele et Oskar Kokoschka. Schiele pousse le graphisme à l’excès, son rapport outrancier à la mort et à l’érotisme dérange. Kokoschka est plus posé tant sur le fond que sur la forme dans ses peintures, ce que reflète par exemple ses « portraits psychologiques » (1907-1914).
On peut aussi citer Rouault révolté contre l’injustice et la misère qui, en marge du fauvisme, donne une version française originale de l'Expressionnisme, en peignant des aquarelles sur des thèmes religieux ou inspirées par le spectacle de la comédie et de la déchéance humaines.