Le théâtre prend une place majeure dans l’écriture d’Aimé Césaire, le temps d’une décennie. Sa première pièce Et les chiens se taisaient est l’adaptation d’un poème dramatique publié initialement dans Les Armes miraculeuses. Entre la fin des années 50 et la fin des années 60, Aimé Césaire écrit quatre pièces. Toutes connaissent un succès mondial. Son metteur en scène fétiche est Jean-Marie Serreau, défenseur d’un théâtre vivant, avant-gardiste ayant mis en scène Beckett, Genet, Ionesco et Kateb Yacine.
Ses pièces ont pour ressort la tragédie du pouvoir et/ou l’émancipation du noir. Comme ses poèmes, elles trouvent leur source à la confluence des cultures occidentales, africaines et caribéennes.
Aimé Césaire observe avec prudence les lendemains des indépendances. C'est au théâtre qu'il entreprend une réflexion sur le pouvoir, la solitude du chef et la réalité des conséquences de la décolonisation. Pour lui, le théâtre est un moyen de transmettre son message de manière plus large et accessible.
Donnée pour la première fois au festival de Salzbourg en 1964, dans une mise en scène de Jean-Marie Serreau, elle a un succès immédiat et international, jouée à Berlin, Bruxelles, au Festival mondial des Arts nègres à Dakar,… Pièce souvent reprise, elle entre au répertoire de la Comédie Française en 1991.
Le sort d’un homme, Henri Christophe, qui se voulut roi dans un pays stigmatisé par son passé colonial - résonne fortement dans une époque traversée par les mouvements de décolonisation. Le lyrisme cohabite avec la farce et l’émotion dramatique :