Une analyse historique des modes de production
Selon Marx, l’histoire de l’humanité s’explique principalement par l’évolution de ses conditions matérielles d’existence et de production. Ainsi, le capitalisme succède au mode de production féodal. Marx nourrit sa pensée économique de la révolution industrielle que vit l’Europe du XIXe siècle. L’expression de révolution industrielle est popularisée notamment par Friedrich Engels, ami de Marx. Tirée par le boom ferroviaire des années 1840, la révolution industrielle affecte profondément les fondements économiques et sociaux de l’Europe.
La naissance du capitalisme
L’exode rural et les migrations de populations fournissent la main d’œuvre nécessaire à la révolution industrielle qui supporte la naissance du capitalisme. L’économie capitaliste succède à l’économie rurale. Celle-ci est organisée sur une base domestique au sein de laquelle les relations de travail sont enserrées dans un monde de relations personnelles, voire familiales. Le capitalisme se construit sur une économie industrielle, où seul subsiste un échange matériel – travail contre argent. La notion de profit orchestre les échanges marchands.
Capitalisme et prolétariat
Pour Marx, le capitalisme engendre le prolétariat. La relation salariale devient le mode dominant de mobilisation et de rémunération de la force de travail. Les travailleurs sont coupés de leurs racines rurales et interpersonnelles. Ils sont plongés dans la misère. Le travail est désormais considéré comme n’importe quelle marchandise dont le prix est fixé par la loi de l’offre et de la demande.
Généralement embauchés à la journée et ne bénéficiant ni d’un droit du travail protecteur, ni de représentants syndicaux (les syndicats sont autorisés seulement après 1884 par la loi Waldeck-Rousseau) capables de défendre leurs intérêts, les travailleurs sont soumis aux aléas de l’offre et de la demande. Le salaire lui-même devient un prix comme un autre, fixé non plus selon la coutume, mais selon les règles propres de la concurrence.