Otto Dix, l’expressionnisme d’une Allemagne en crise

Otto Dix naît, en 1891, près de Gera en Allemagne. A partir de 1920, il participe au mouvement Dada, spontané et hétéroclite, avant de rejoindre, comme beaucoup d’artistes et intellectuels, la Nouvelle Objectivité. Ce mouvement amplifie les styles expressionniste et abstrait, afin de refléter le profond malaise et l’angoisse de la société de l’entre-deux-guerres. Les membres de la Nouvelle Objectivité se considèrent comme des contestataires politiques.

Publié le 11/07/2013 • Modifié le 12/11/2019

Temps de lecture : 1 min.

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Otto Dix naît, en 1891, près de Gera en Allemagne. A partir de 1920, il participe au mouvement Dada, spontané et hétéroclite, avant de rejoindre, comme beaucoup d’artistes et intellectuels, la Nouvelle Objectivité. Ce mouvement amplifie les styles expressionniste et abstrait, afin de refléter le profond malaise et l’angoisse de la société de l’entre-deux-guerres. Les membres de la Nouvelle Objectivité se considèrent comme des contestataires politiques.

Les œuvres d’Otto Dix illustrent l'horreur des combats, la misère des soldats, les gueules cassées, et montrent des personnes, dont des prostituées, victimes d’un quotidien dramatique… Dans ce contexte, il peint, en 1924, le célèbre triptyque La Guerre. Il exécute également des portraits d'un réalisme agressif, comme le Portrait de Sylvia von Harden.

metropolis

Großstadt (Metropolis, la grande ville), panneau central du triptyque, techniques mixtes sur bois (181 × 404 cm) 1927-28. Kunstmuseum, Stuttgart photo © Deagostini/Leemage © Adagp, Paris 2013
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Par cette œuvre, Otto Dix exprime sa rancœur contre le plaisir frelaté d’un bal mondain que s’offrent de riches bourgeois de la république de Weimar. La « grande ville » (metropolis) permet à certains de s’autoriser la débauche et le luxe, alors que tout est chaos à l’extérieur. Les deux autres panneaux du triptyque montrent l’envers du décor : la misère des bas quartiers et le milieu sordide des bordels. Le tableau, illustrant l’objectivité des expressionnistes allemands révoltés des années 1920, est exposé au Kunstmuseum de Stuttgart, dans le sud de l’Allemagne.

Après la prise du pouvoir par les nazis en 1933, Otto Dix, alors professeur d'art, est renvoyé et persécuté. Ses œuvres sont considérées comme « dégénérées », retirées des musées et brûlées en partie. D'autres de ses toiles sont exhibées lors de l'exposition nazie « Art dégénéré ». En 1938, il est même arrêté et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo. Il part se réfugier dans le sud-ouest de l'Allemagne, près du lac de Constance où il se met à peindre des paysages.

En 1944-1945, Otto Dix participe par obligation à la Seconde Guerre mondiale sur le front occidental. Il est fait prisonnier en Alsace par les troupes françaises et ne rentre à Dresde qu’en 1946, où il se consacre à des allégories religieuses et des œuvres imprégnées de souffrance, dans un style purement expressionniste. Il meurt à Singen (sud de l’Allemagne) en 1969, après avoir subi violemment les deux guerres mondiales et demeure un illustre représentant de l’Expressionnisme allemand.


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