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Langage05:26Publié le 19/10/2020

La capture du soleil (conte de Polynésie française)

Les contes et comptines de Lili

Comment un humain captura le soleil et rusa pour l’obliger à se lever tôt le matin et à se coucher tard le soir pour permettre aux hommes de profiter de longues et belles journées ensoleillées. 

 

Miriama Bono va raconter aux deux jeunes enfants l’histoire de La Capture du Soleil.

 

Toute la journée, même s’il y avait des nuages et de la pluie sur terre, le soleil devait sans repos traverser indéfiniment le ciel.

Les humains, il les voyait faire la grasse matinée, la sieste, flâner, rire, et bavarder, bref… Prendre du bon temps, alors que lui devait sans cesse, travailler.

 

Comme le soleil était paresseux, il décida de faire comme eux. Après tout se disait-il, je suis un Dieu. Les hommes attendent ma venue et me rendent hommage. Je peux donc, faire ce qui me plaît.

 

Aussi, désormais, il se levait très tard et quelques instants à peine lui suffisaient pour traverser le ciel et se coucher derrière Moorea, pour une longue, longue nuit.

 

Et la terre en souffrait cruellement car, il n’y avait pas assez de soleil pour sécher le bois qui chauffe les pierres, pas assez de lumière pour pêcher, récolter et préparer les repas.

 

Et Māui le demi-Dieu, voyait avec tristesse, les lèvres de sa fiancée qui s’enflammaient à force de manger du taro mal cuit.

 

Quand sa tristesse se fut changée en colère, il décida de mettre fin aux caprices du soleil. Il partit à la recherche des lianes les plus grosses, des algues les plus épaisses, des écorces les plus solides et après avoir fait un énorme tas haut comme 10 hommes, il se mit à tresser un extraordinaire filet de lianes d’algues et d’écorces.

Le jour, il travaillait à la lumière rapide du soleil et la nuit il travaillait à la lueur des étoiles.

 

Il avait pris comme pièce maîtresse, un long cheveu de sa fiancée et tandis que le soleil tout endormi et trop pressé se hâtait de passer dans le ciel, le filet grandissait peu à peu. Enfin le piège fut terminé.

 

Alors, dans la nuit, Māui porta le filet sur son épaule et alla jusqu’au récif au bord du grand trou par lequel le soleil sort de la mer. Puis, il attendit.

 

Après une longue, longue veille, il vit une lueur énorme émerger du trou. Cette lueur grandissait et colorait les vagues et les nuages. Elle se faisait de plus en plus forte et de plus en plus intense. Les oiseaux se mirent à chanter et Māui sut que la lueur, c’était le soleil.

 

Quand les premiers rayons s’engagèrent dans l’orifice, Māui, d’un grand geste du bras, jeta son filet extraordinaire, qui s’ouvrit comme une immense fleur et recouvrit tout le trou emprisonnant les rayons.

 

Dès que le soleil se vit prisonnier, il se débattit avec fureur mais le filet tenait bon.

 

Vingt fois il tenta de sauter dans le ciel et vingt fois il fût repoussé. Vingt fois il tenta de redescendre sous terre et vingt fois il fût retenu. Alors, il se mit à chauffer, à chauffer si fort, que la mer se mit à bouillir et la terre à se craqueler et que un à un, tous les liens du filet brûlèrent. Algues, lianes, écorces, rien ne résistait aux flammes intenses, rien sauf le cheveu de sa jolie fiancée.

 

Le soleil eut beau sauter, il eut beau chauffer, enfler, tirer, pousser, se démener, il était saisi par le cou et il étouffait peu à peu.

 

Alors Māui s’approcha :

- C’est moi Māui qui ait attrapé le soleil !

 

Le soleil le supplia :

- Délivre-moi, Māui, j’étouffe.

 

- Non. Je ne te délivrerai pas. Tu resteras éternellement attaché pour le mal que tu as fait à ma fiancée et à mon peuple.

 

- Regarde, leurs lèvres sont brûlées par les sèves crues et leurs yeux sont remplis de nuit, tu resteras prisonnier.

 

- Māui, si tu ne me délivres pas, je vais mourir et si je meurs, ni toi, ni les tiens ne pourrez plus jamais vivre, délivre-moi.

 

- Promets-moi d’abord, que notre poisson et nos légumes seront cuits avant la nuit.

 

- Je te le promets…

 

Et Māui délivra le soleil et le soleil bondit dans le ciel.

 

C’est depuis ce jour-là que le soleil se lève si tôt et se couche si tard et il est si long dans sa course, qu’on a le temps de pêcher, de récolter, de préparer du poisson, des légumes, des fruits et de se gaver de nourriture trois fois par jour avant la nuit.

 

Et parfois, quand on regarde le soleil se coucher, on peut apercevoir, très fugace, comme un mince rayon vert. C’est le cheveu de sa fiancée que Māui a suspendu là pour que le soleil n’oublie jamais sa promesse.

 

Et voilà, c’est fini.

 

La Capture du Soleil

Extrait des Histoires & Legendes des temps anciens de Tahiti et des îles  

De Emy-Louis Dufour et Patrice Cablat

Éditions Au vent des îles

Producteur : Bérénice Média Corp.

Année de copyright : 2020

Année de production : 2020

Année de diffusion : 2020

Publié le 19/10/20

Modifié le 26/08/24

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