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Langage04:32Publié le 19/10/2020

La légende du Maiore (conte de Polynésie française)

Les contes et comptines de Lili

Miriama Bono raconte La légende du Maiore ou comment le tumu’uru est devenu le fruit emblématique des îles chatoyantes de Polynésie

 

Je vais vous raconter La légende du Maiore.

 

Une impitoyable sécheresse s’était installée dans nos îles. Les hommes levaient les yeux vers le ciel désespérément vide de toute promesse de pluie.

Blotti sous les pūrau de la plage, un petit fare avait su garder un peu de fraîcheur au milieu de l’incendie de la terre et du ciel.

Allongée sur un pē’ue en pandanus tressé, Moe rêvait, les yeux perdus vers une lointaine terre verte.

La voyant si belle, Aratua son ami chanta pour elle pour bercer son rêve et sa mélancolie.

Moe, Moe tu es belle comme la fleur du gardenia, belle comme une cascade sous un ciel d’étoiles.

 

- Ton sourire est plus nécessaire à mes yeux que ne l’est le fruit frais à la gorge du voyageur.

 

- Tes cheveux sont plus noirs que la plus noire des nuits et aucune fleur n’a leur parfum.

 

- Tes lèvres sont une fleur rouge sur ton visage et ta gorge bat doucement comme un oiseau qui meurt.

 

Moe avait écouté son ami chanter et Moe ne voulait pas mourir. Elle voulait vivre, vivre avec Aratua.

Alors, rejetant ses longs cheveux sur les épaules, elle se tourna vers son amie.

 

- Je connais dans la montagne, un sage vieillard Ta’aroa. Le jour de ma naissance, il a dit à ma mère que je serai belle comme l’étoile du matin et que pour moi, il donnerait sa vie.

- Allons le trouver !

 

Et ils partirent vers la montagne où vivait Ta’aroa. Pendant ce temps, comme l’appel d’un tambour, la nouvelle s’était répandue à travers le voisinage et le petit fare sous les pūrau devint un lieu de pèlerinage où chacun venait chercher l’espoir.

Les deux jeunes gens marchaient dans la montagne suivis par un long serpent humain d’hommes et de femmes et leurs lamentations s’élevaient dans l’air surchauffé comme une prière.

 

- Ô Moe, Ô Moe !

 

Vers le soir, apparut Ta’aroa, longue forme blanche dans sa robe de tapa. Sa grande barbe le couvrait de la tête aux pieds. Appuyé sur une branche de citronnier sauvage dégarni de ses épines, il dégageait une telle force tranquille, qu’à sa vue, tous comprirent que de lui viendrait leur salut.

Moe continua seule sa montée vers lui. Silhouette découpée sur le ciel couchant.

 

- Sage et vénéré vieillard, c’est moi Moe, qui viens. À ma naissance, tu as promis que je serai belle comme l’étoile du matin et que pour moi, tu donnerais ta vie.

 

- Aujourd’hui, alors que la mort menace, je veux vivre, vivre avec celui que j’aime

 

- Ô ’Aiū e, je savais que tu viendrais et je tiendrai ma promesse.

 

- Tu es belle comme l’étoile du matin, fraîche comme une fleur de tipanier et pour toi, je ferai la beauté éternelle.

 

- Tu aimes ce garçon qui te suit et son cœur se soulève d’amour en te regardant.

 

- Pour toi, je ferai l’amour éternel. Tu veux vivre et tous ces gens qui sont venus avec toi attendent tout de ta démarche.

Pour toi, je ferai la vie éternelle.

 

Et, le prodige s’accomplit.

 

Le vieil homme leva les bras et son corps sembla se fondre dans l’air du soir qui monte des vallées. Ses pieds s’incrustèrent dans le sol et devinrent racines. Tout son corps se noua comme le tronc des arbres. Ses bras s’allongèrent, devinrent branches et rameaux et se couvrirent de feuilles et de fruits.

Et le prodige fut complet, l’eau jaillit des sources et se remit à couler dans les rivières et l’herbe et les fleurs et les arbres reverdirent à vue d’œil.

C’est en chantant de joie que tous revinrent vers la mer.

Et depuis ces temps anciens, c’est pendant la période sèche que le tumu’uru donne ses meilleurs fruits.

 

Et voilà, c’est fini.

 

La légende du Maiore

Extrait des Histoires & Légendes des temps anciens de Tahiti et des îles 

De Emy-Louis Dufour et Patrice Cablat

Éditions Au vent des îles

Producteur : Bérénice Média Corp.

Année de copyright : 2020

Année de production : 2020

Année de diffusion : 2020

Publié le 19/10/20

Modifié le 01/10/21

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