De son séjour en Afrique du Nord, Delacroix rapporte une multitude de dessins, aquarelles, esquisses et notes, ainsi que sept carnets. Ce voyage suscite chez lui une nouvelle approche de la lumière et des couleurs. Il découvre des gens plus authentiques, éprouve des sensations intenses et une certaine sensualité. Ces perceptions auront une grande influence sur son œuvre ultérieure : il peindra plus de 80 peintures sur des thèmes orientaux.
Janvier - Tanger
Delacroix accompagne une mission diplomatique envoyée auprès de l’empereur du Maroc, Muley-Abd-err-Rahman, et dirigée par le comte Charles de Mornay. A son arrivée à Tanger, il commence à noter et à dessiner ses impressions à la mine de plomb et à l’aquarelle. Grâce à la femme du consul, il a l’opportunité de dessiner de jeunes musulmanes. Il assiste à une noce juive ; il se servira des croquis pour peindre sa Noce juive au Maroc.
Mars-Meknès
La délégation se rend à Meknès pour l’audience impériale. Delacroix effectue de nombreux croquis qui lui seront utiles pour le tableau Le Sultan du Maroc. Il assiste à des fantasias démontrant l’adresse des cavaliers marocains, qu’il reproduira par la suite dans quatre peintures. Il rencontre également des musiciens juifs et découvre les chants, danses et contorsions des pratiques religieuses.
Juin - Alger
Delacroix part en bateau pour une excursion en Andalousie (Cadix, Séville). A son retour, la mission quitte le Maroc, en passant par Oran puis Alger. C’est dans cette ville que Delacroix a l’occasion de visiter un harem, vision interprétée dans sa peinture Femmes d'Alger dans leur appartement.