Première expérience en métropole

et Pascal Pia, directeur. Vers 1945.
Coll. C. et J. Camus, Fds A. Camus, Bibl. Méjanes, D. R
Sans travail en Algérie, Camus rejoint Paris en mars 1940. Pascal Pia le fait embaucher à Paris-Soir. Début mai 1940, il achève la première version de L’Etranger qui ne sera publié que deux ans plus tard. Il travaille en même temps au Mythe de Sisyphe et à sa première pièce, Caligula. En janvier 1941, il regagne Oran avec Francine Faure qu’il a épousée en décembre 1940 à Lyon après avoir divorcé de sa première femme Simone Hié. Il y reste jusqu’en août 1942, époque à laquelle il revient en France.
L’exil en France
En août 1942, Camus s’installe au Panelier, dans le Vivarais, pour soigner une nouvelle attaque de tuberculose. Les Allemands envahissent la zone libre le 11 novembre 1942, l’obligeant à passer toute la guerre en France, loin des siens. Il éprouve un fort sentiment d’exil dont il se souviendra en écrivant La Peste. Début novembre 1943, il entre comme lecteur chez Gallimard. Sa vie change. Il fréquente le milieu littéraire et intellectuel parisien, fait la connaissance entre autres de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, et surtout de Maria Casarès avec laquelle il restera lié jusqu’à sa mort. En 1943, il rejoint la Résistance. On lui délivre une fausse carte d’identité au nom d’Albert Mathé. Son engagement passe essentiellement par l’écriture, comme en témoignent les quatre Lettres à un ami allemand ou ses éditoriaux de Combat clandestin.
La renommée
A la Libération, il devient l’éditorialiste reconnu de Combat. Signe de notoriété grandissante, il est sollicité pour des préfaces, et donne des interviews dans lesquelles il fait le point sur son œuvre. Camus est devenu un personnage qui compte dans la France d’après guerre. A l’automne 1945, il note dans ses Carnets :
« A trente ans, presque du jour au lendemain, j’ai connu la renommée. Je ne le regrette pas. J’aurais pu en faire plus tard de mauvais rêves. Maintenant, je sais ce que c’est. C’est peu de chose ». Le 6 juin 1947 paraît La Peste, qui reçoit presque immédiatement le prix des critiques et lui apporte le succès. Les années d’après-guerre ne sont pas de tout repos pour Camus. Il collabore à Combat, ses enfants naissent, il voyage en Algérie, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, dirige la collection « Espoir » chez Gallimard et doit faire face à des problèmes de santé.