L'exemple concret
Pourquoi la chenille, en grandissant, devient un papillon et non pas un bourdon ou une abeille ? Une fois transformée, qu’est-ce qui permet de dire qu’elle est un papillon réussi plutôt que raté ? La distinction entre puissance et acte permet de répondre à ces questions.
📌Puissance et acte en philosophie
Le finalisme grec : pour Aristote, « la nature ne fait rien en vain » : toute chose existante a sa raison d’être dans la nature, c’est à dire une fonction, un rôle à jouer. La nature d’une chose, ce qu’elle est, se ramène à sa fonction dans l’ordre du monde.
► Qu’est-ce qu’une chenille ? La chenille est une larve de papillon, sa fonction c’est de devenir un papillon adulte. On peut donc dire que la nature de la chenille c’est de devenir un papillon. Oui mais elle ne l’est pas encore : elle est un papillon en puissance, un papillon potentiel (du latin potentia = puissance). Si tout se passe bien pour elle, qu’elle n’est pas dévorée par un oiseau ou empoisonnée, elle deviendra un papillon en acte, non plus potentiel mais actuel.
📌La distinction puissance/acte appliquée à l’Homme
Un enfant est un humain, certes, mais n’est pas encore un Homme en acte. Pour cela, il faut qu’il se comporte en Homme, exerce la fonction de l’Homme. Or, l’Homme est Homme authentiquement et pleinement lorsqu’il fait ce qu’il est le seul dans la nature à savoir faire : utiliser le logos (la parole ou la raison). Ainsi, un enfant est bien un spécimen de l’espèce zoologique « Homme », mais n’est pas pleinement Homme tant qu’il ne raisonne pas : il est un Homme en puissance, parce qu’il peut le devenir, mais pas un Homme par ses actes, ou en acte.
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