Jean Racine, maître de la tragédie classique


Publié le 15/10/2012 • Modifié le 16/05/2023

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Lorsque Racine commence sa carrière, la tragédie, originaire de l’Antiquité grecque, est un genre très codifié, fondé sur les principes énoncés par Aristote (IVe siècle av. J.-C.) et redéfini en France pendant la première moitié du XVIIe siècle.

Racine, un auteur d'inspiration classique

Pièces en alexandrins et en cinq actes, les tragédies de Racine empruntent leurs sujets à l’histoire ou à la mythologie. Ainsi, Mithridate, Britannicus, Bérénice, proviennent de l’histoire romaine ; Andromaque, Iphigénie, Phèdre, de la mythologie. Et si Bajazet, pièce « turque », se réfère à l’histoire contemporaine, le manque de distance est compensé par l’exotisme géographique et culturel. Dans ses préfaces, Racine revendique l’héritage des Anciens, des Grecs Euripide, Eschyle, Sophocle ou d’auteurs latins comme Virgile, Sénèque, Tacite. Esther et Athalie, tragédies religieuses, sont, quant à elles, issues de la Bible.

Unité de temps, de lieu et d'action

Racine suit la règle des trois unités. L’action commence le matin pour s’achever le soir, respectant :

  • l’unité de temps (la durée de l’intrigue ne doit pas excéder vingt-quatre heures).
  • l’unité de lieu (l’action se déroule dans un seul lieu). Elle contribue à enfermer les personnages dans le cercle de leurs passions.
  • L’unité d’action (une seule intrigue). Extrême dans Bérénice, est aussi respectée dans des tragédies comme Bajazet, dont les péripéties servent le déroulement de l’action principale.

Le style tout en nuances de Racine

Par ailleurs, l’obligatoire vraisemblance ne coïncide pas nécessairement avec le vrai ; Racine se conforme aux habitudes culturelles de son public, admettant des touches de merveilleux païen (comme le « monstre » qui, dans Phèdre, attaque Hippolyte) ou de merveilleux chrétien issu des récits bibliques.

Les bienséances exigent de ne pas heurter le goût ou les idées des spectateurs, d’éviter une violence susceptible de les fasciner. Les brutalités – assassinats de Pyrrhus dans Andromaque, de Britannicus, de Roxane, dans Bajazet – sont racontées et non montrées. La proscription d’un langage cru épure un style subtil qui recourt à la litote, à l’euphémisme. Loin d’en être prisonnier, Racine exploite les contraintes de la tragédie classique pour obtenir un maximum d’intensité. Le dénouement doit restaurer la morale compromise par le déchaînement des passions. Ses tragédies s'achèvent par la déploration, la compassion et les larmes.


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