Aller directement à
1715-1789 : vers la fin de l'ancien régime
- 1715 : début du règne de Louis XV
Louis XV accède au trône de France en 1715, à la mort de Louis XIV, appelé le « Roi-Soleil » et symbole de la monarchie absolue. Agé de cinq ans, il est trop jeune pour gouverner, son grand oncle le duc d'Orléans assure la Régence. Louis XV gouverne lui-même à partir de sa majorité fixée à 14 ans jusqu’à sa mort en 1774, quinze ans avant le début de la Révolution française. Face aux nécessaires réformes du pays, il les lancera tardivement dans le domaine fiscal, de la justice et pour limiter le poids des parlements.
- 1748 : Montesquieu, De l’Esprit des lois
Dans l'Esprit des lois, publié en 1748, le philosophe Montesquieu développe une réflexion sur les différentes fonctions de l'Etat (séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire) et dénonce la monarchie absolue. Montesquieu est l’un des philosophes des Lumières qui rejettent le pouvoir abusif et défendent la liberté, aussi bien de penser que de commercer. Autres philosophes principaux des Lumières : Rousseau qui défend le principe d’égalité entre les hommes, Voltaire qui prône la tolérance, la liberté et la justice.
- 1751 : début de la rédaction de L’Encyclopédie
A partir de 1751, le philosophe Diderot et le mathématicien D'Alembert s’entourent de près de 150 auteurs pour rédiger L’Encyclopédie (ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers). Dans l’esprit des Lumières, ils veulent rendre accessible à tous les connaissances philosophiques, scientifiques et techniques de l’époque. En 17 volumes de textes et 11 volumes de planches de dessin, l’ouvrage reste un monument, faisant l’inventaire des connaissances du moment, dans tous les domaines. La rédaction de l’Encyclopédie sera achevée en 1772.
- 1774 : Louis XVI, roi de France
Louis XVI accède au trône en 1774, succédant à son grand-père Louis XV. Il sera le dernier roi de la France de l’Ancien Régime : une monarchie absolue et une société inégalitaire, construite depuis le Moyen Âge autour de trois ordres. En dessous de la noblesse (environ 400 000 personnes) et du clergé (environ 120 000 personnes), le Tiers Etat est le plus nombreux (25,5 millions de personnes) et est composé des paysans, artisans, bourgeois et domestiques. Le Tiers Etat ne bénéfice pas des privilèges des deux autres ordres et paie le plus d’impôts. Louis XVI tente des réformes, proposées par ses ministres et inspirées de l’esprit des Lumières, mais hésite et butte devant la résistance des privilégiés, de la cour et du Parlement de Paris.
- 1788-1789 : la France en crise
La crise financière, déjà présente sous Louis XV, s’aggrave au cours du règne de Louis XVI. Les mauvaises récoltes de 1787 et 1788 provoquent une hausse du prix du pain et le peuple souffre de disette. Face à la crise et l’attitude des privilégiés, les bourgeois obtiennent du Roi la convocation des Etats généraux (la réunion des représentants des trois ordres) pour 1789. Pour les préparer, les cahiers des doléances sont rédigés : chaque ordre collecte les revendications dans tout le royaume et élit des représentants.
1789-1792 : la monarchie parlementaire et la révolution bourgeois
1789
- 5 mai : ouverture des Etats généraux
Les Etats généraux s'ouvrent le 5 mai à Versailles, où le Roi réside avec sa cour. 1 200 députés, venus de tout le royaume, sont présents. Les députés du Tiers Etat sont les plus nombreux. Dans la France inégalitaire, les députés veulent savoir comment les votes vont être comptés : par « ordre » (un vote par ordre) ou par « tête » (un vote par député). Louis XVI décide du vote par ordre ; les députés du Tiers Etat protestent et se constituent le 17 juin en « Assemblée nationale ». Des curés membres du bas clergé et des nobles les rejoignent. Louis XVI fait face à la première Assemblée nationale de l’histoire de France.
- 20 juin : serment du jeu de Paume
Le roi tente de s’opposer à cette nouvelle Assemblée : il fait fermer la salle où elle se réunit. Les députés du Tiers Etat et leurs partisans se rendent dans un gymnase proche où se pratique le jeu de paume et y font le 20 juin le fameux « … serment de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront jusqu’à ce que la Constitution du Royaume soit établie et affermie … ». Ce serment est l’acte fondateur de la démocratie française. Le Roi interdit que les deux autres ordres, le clergé et la noblesse, les rejoignent. Les députés du Tiers résistent et Louis XVI accepte que les trois ordres se réunissent en une seule assemblée. Le 9 juillet, l'Assemblée nationale prend le nom d’« Assemblée nationale constituante » : les députés de l’Assemblée sont chargés de rédiger une Constitution pour la France.
- 14 juillet : prise de la Bastille
L’agitation populaire est forte à Paris. Les bourgeois sont ouverts aux nouvelles idées de l’Assemblée nationale à Versailles mais craignent les débordements populaires. La crise économique se fait sentir, le prix du pain atteint son maximum. Louis XVI fait positionner des soldats autour de Paris. Le 14 juillet, le peuple parisien s’empare de la Bastille. La forteresse de la Bastille ne compte que sept prisonniers. Mais elle est le symbole du pouvoir absolu du roi qui, dans l’Ancien Régime, pouvait mettre en prison toute personne sans jugement et par sa seule volonté (la lettre de cachet). Pour cette raison, la prise de la Bastille est devenue le symbole de la Révolution française.
- 4 août : abolition des privilèges
Pendant l'été 1789, l’agitation gagne les campagnes. Les paysans ont peur que leurs récoltes ne soient pillées. Ils se révoltent et s’en prennent aux seigneurs et à leurs biens. Le 4 août, pour rétablir l'ordre, les députés votent la fin des privilèges de la noblesse et du clergé: la société inégalitaire de l'Ancien Régime prend fin.
- 26 août : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
Le 26 août, les députés adoptent la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Pour la première fois, tous les Français sont déclarés libres et égaux. Elle comporte un préambule et 17 articles. Parmi les « droits naturels et imprescriptibles » de l’homme (article 2) figurent la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression. Elle reconnaît l’égalité de tous devant la loi et la justice (article 3). Le texte de la déclaration est devenu une référence ; il est cité dans la Constitution actuelle de la France.
1790
- 4 mars : création des départements
L'Assemblée nationale constituante adopte un nouveau découpage de la France en départements. Il simplifie l’organisation territoriale du pays et unifie l’administration locale. Chaque département a une ville principale, le chef-lieu. La taille de chacun est calculée pour que l’on se déplace en moins d'une journée à cheval d’un chef-lieu à l’autre. Les noms sont choisis en fonction de la géographie et des cours d'eau de la France. Aujourd’hui encore, le département est la base de l’administration territoriale française.
- 14 juillet : fête de la Fédération
Un an jour pour jour après la prise de la Bastille, une fête anniversaire est célébrée au Champ-de-Mars à Paris. 100 000 personnes s’y rendent dans l’enthousiasme. L’Assemblée veut qu’elle soit la fête de la réconciliation et de l’unité de tous les Français. Louis XVI y assiste et prête serment à la Nation et à la loi.
1791
- 26 mars : le mètre comme unité de mesure
L’esprit de réforme touche tous les domaines, dont les domaines scientifiques et économiques. Jusqu’à la Révolution, l’existence de différents systèmes de mesure complique la vie quotidienne et freine le commerce : toise, coudée, pouce, pied,… Le 26 mars, l’Assemblée décrète que l'unité réelle de longueur du nouveau système de mesure sera le mètre. D’autres unités de mesure sont créées, comme le litre et le gramme. Pour les calculer, un même système est appliqué, le système décimal.
- 21 juin : arrestation du roi à Varennes
Les monarques européens voient dans la Révolution française une menace. Louis XVI prend des contacts avec les familles royales à l’étranger. A Paris, il n’est plus libre de ses mouvements. L’Assemblée prépare une Constitution pour la France dans laquelle le roi va perdre une grande partie de ses pouvoirs. Avec sa famille, il fuit la capitale pour rejoindre en Lorraine des troupes restées fidèles au Roi. Reconnu, il est arrêté à Varennes le 21 juin et ramené à Paris. Il est placé « sous la surveillance du peuple » au palais des Tuileries. La confiance entre le roi et son peuple est brisée.
- 17 juillet : la fusillade du Champ-de-Mars
Les députés se retrouvent dans des clubs parisiens où la vie révolutionnaire se prolonge. Le club des Cordeliers est proche des classes populaires. Il soutient l'idée d'une République qui commence à voir le jour. Un autre club parisien, le club des Jacobins est plus prudent. Les partisans d’une République se rassemblent au Champ-de-Mars. L’Assemblée réagit et la Garde nationale, commandée par La Fayette, fait feu. Plusieurs dizaines de personnes meurent. L’idéal d’une unité révolutionnaire entre le peuple et l’Assemblée s’évanouit.
- 29 août : début des premières « élections législatives » en France
Pour la première fois, les Français votent pour élire les députés à l’Assemblée. Mais il s’agit d’un suffrage censitaire : ne peuvent voter que les citoyens qui paient des impôts. Les élections commencent le 29 août. Les nouveaux députés sont chargés d’appliquer la première Constitution française adoptée le 3 septembre. Elle instaure une monarchie constitutionnelle : l’Assemblée propose et vote les lois ; le roi est le chef de l’exécutif, il peut s’opposer aux lois votées (le droit de veto).
1792
- 20 avril : entrée en guerre contre l’Autriche
Le 20 avril, la France déclare la guerre à l'Autriche. Elle mobilise les forces révolutionnaires. Les armées françaises désorganisées sont vaincues, les troupes étrangères entrent en France. Louis XVI est soupçonné de comploter avec les monarchies étrangères et suspecté de trahison.
1792-1793 : la fin de la monarchie et la Convention
1792
- 11 juillet : « La patrie en danger »
La France est dans une situation grave : l'Est de la France est occupé, Paris est menacé. La Prusse entre en guerre aux côtés de l’Autriche. Le 11 juillet, l'Assemblée proclame « la patrie en danger » et demande à tous les volontaires d’affluer vers Paris.
- 10 août : la prise des Tuileries
La monarchie constitutionnelle ne fonctionne pas. Le peuple parisien s’en prend à la personne de Louis XVI. Le 10 août, des Parisiens et des volontaires venus d’autres régions de France envahissent le palais des Tuileries où réside Louis XVI. L’Assemblée vote la suspension du roi et son internement. Le 10 août reste le symbole de la fin de la monarchie constitutionnelle. L’agitation parisienne reprend ; les émeutiers s’en prennent à ceux qui ne sont pas révolutionnaires, des aristocrates, des prêtres : ce sont les massacres de septembre.
- 20 septembre : la bataille de Valmy
La bataille de Valmy est la première victoire de la France révolutionnaire. Elle est gagnée contre l’armée prussienne à Valmy, dans le nord-est de la France. Paris était menacé, la crainte était de voir les monarchies européennes venir libérer Louis XVI. Pour la Convention et la République tout juste proclamée s’est une victoire psychologique décisive : les troupes révolutionnaires ont vaincu une armée entraînée et cinq fois plus nombreuse !
- 22 septembre : proclamation de la Ire République
De nouvelles élections à l’Assemblée sont organisées après l’arrestation de Louis XVI. Ce sont les premières élections au suffrage universel masculin. Mais peu de gens vont voter. La nouvelle Assemblée prend le nom de Convention. Son premier travail est de remplacer la monarchie. La République, la première de l’histoire de France, est proclamée le 22 septembre. Le pouvoir n’est plus héréditaire. Dès le début de la Convention, les députés se divisent entre d’un côté les révolutionnaires modérés (les Girondins), et de l’autre les députés radicaux (les Montagnards).
- 10 décembre : début du procès de Louis XVI
Depuis le 10 août et l’arrestation de Louis XVI, la question se pose de ce que l’on va faire de lui. Des papiers, lettres et correspondances du roi pendant les premières années de la Révolution sont rendues publiques. C’est le prétexte pris par la Convention pour juger elle-même Louis XVI. Les Girondins s’opposent aux Montagnards qui souhaitent sa condamnation à mort.
1793
- 21 janvier : exécution de Louis XVI
Parmi les Montagnards, Robespierre se montre inflexible : « Louis a été détrôné par ses crimes… il est condamné ». Le 17 janvier, la Convention vote à la majorité sa condamnation à mort. Il est guillotiné le 21 janvier 1793 à Paris, place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). La foule crie : « Vive la nation, vive la République », mais sa mort est ressentie comme un choc dans la population française et frappe de stupeur les monarchies européennes. La femme de Louis XVI, Marie-Antoinette, sera jugée plus tard par un tribunal révolutionnaire créé par la Convention. Elle est condamnée à mort et guillotinée place de la Révolution le 16 octobre 1793.
1793-1795 : Robespierre et la Terreur
1793
- Mars : début de l’insurrection vendéenne
La France a toutes les monarchies européennes contre elle. En mars, la Convention ordonne la levée obligatoire de 300 000 hommes pour servir dans l’armée française. De violentes réactions surgissent dans plusieurs régions, surtout dans l’Ouest : c’est le début de l’insurrection vendéenne. Des paysans royalistes et catholiques s’opposent aux troupes révolutionnaires.
- Avril : le Comité de salut public
Pour gouverner le pays et sauver la Révolution, la Convention crée plusieurs comités. Le Comité de salut public devient le vrai gouvernement de la République. Il est dominé par les Montagnards et est dirigé d’abord par Danton, le « plus modéré des Montagnards ». Danton se refuse aux mesures les plus radicales réclamées dans plusieurs clubs parisiens et chez les sans-culottes des sections révolutionnaires de Paris.
- 2 juin : victoire des Montagnards sur les Girondins
A l'appel de Robespierre, député de la Montagne, des sans-culottes encerclent la Convention qui siège au palais des Tuileries. Ils réclament la mise en accusation des députés modérés, les Girondins. Le 2 juin, 25 députés girondins sont arrêtés et seront guillotinés. Robespierre prend le contrôle du Comité de salut public.
- 24 juin : la Constitution de l’an I
Le 24 juin (le 6 messidor de l’an I de la République, selon le calendrier révolutionnaire), la Convention fait voter par le peuple (referendum) la Constitution de l’an I. Elle institue un régime d’Assemblée avec la participation directe des citoyens au pouvoir. En raison du désordre et du climat insurrectionnel dans le pays, de la crise à l’extérieur comme à l’intérieur, elle n’est pas appliquée.
- Septembre : mise en place de « la Terreur »
En juillet, Danton quitte le Comité de salut public. Les soulèvements et insurrections se multiplient en province, Paris est en proie aux luttes entre les différentes factions révolutionnaires. Les mesures de la Terreur, nom donné au gouvernement révolutionnaire de Robespierre, s’intensifient. Le 2 septembre, la Terreur instaure la « loi des suspects ». Sont désignés suspects tous « ceux qui par leur conduite, leurs relations, leurs propos ou leurs écrits se sont montrés partisans de la tyrannie, du fédéralisme et ennemis de la liberté… ». Cette loi déclenche les massacres de Lyon et de Nantes. Le 10 octobre, la Convention provisoire vote le décret selon lequel « le gouvernement de la France sera révolutionnaire jusqu'à la paix ». Les tribunaux révolutionnaires condamnent à la mort, les « ennemis » de la Révolution.
1794
- 27 juillet : arrestation de Robespierre
La Convention agit sur tous les fronts. En Vendée et dans les autres régions insurrectionnelles, les révolutionnaires commencent à vaincre les « ennemis » de la Révolution. Les attaques des armées étrangères sont repoussées. Pour incarner la République et ses valeurs, Robespierre fait adopter par la Convention une nouvelle religion, le culte de l’Etre suprême, inspiré par les idées des philosophes des Lumières. A partir de juin, la terreur s’amplifie, elle devient la « Grande Terreur ». Un décret prévoit la confiscation des biens des « ennemis de la Révolution » pour les redistribués aux « Patriotes ». La violence du Comité de salut public inquiète les députés. Le 27 juillet (9 Thermidor an II), ils font arrêter Robespierre et ses partisans, nombreux dans le club parisien des Jacobins. Ils sont guillotinés le lendemain.
1795
- 23 juin : échec du débarquement d’émigrés royalistes
La Convention « thermidorienne » rétablit un certain calme. Elle combat les velléités de retour à la monarchie. L’armée républicaine repousse en juin la tentative de débarquement d’émigrés royalistes à Quiberon, en Bretagne. En octobre, la Convention fait appel au jeune et inconnu général Napoléon Bonaparte pour réprimer une insurrection royaliste à Paris.
- 14 juillet : La Marseillaise est décrétée chant national
Le 14 juillet, le chant La Marseillaise est décrété chant national. Il est aujourd’hui l’hymne national de la République française (chant patriotique associé aux cérémonies publiques). A l’origine, après l’entrée en guerre contre l’Autriche en 1792, l'officier Rouget de Lisle écrit les premiers couplets d'un chant patriotique baptisé « Chant de guerre pour l'armée du Rhin ». Il rencontre un vif succès et est repris par les volontaires Marseillais à leur entrée à Paris en août 1792. Les Parisiens le nomment la « Marseillaise ».
1795-1799 : le Directoire et l’instabilité politique
1795
- 22 août : Constitution de l’an III
La Convention fait approuver par le peuple la Constitution de l’an III, qui remplace celle de l’an I jamais appliquée. Le pouvoir législatif est confié à deux assemblées et le pouvoir exécutif à cinq directeurs, d’où le nom de Directoire. Les membres des assemblées sont élus par le peuple. Les directeurs sont élus par les assemblées.
- 26 octobre : le premier Directoire
La nouvelle Constitution est votée par la Convention. Dans les deux nouvelles assemblées, les modérés se rapprochent des monarchistes. Le Directoire conduit une politique d’apaisement. L’insurrection en Vendée perd de sa force. La situation économique et financière reste difficile. L’un des directeurs, Barras, domine le directoire.
1797
- 4 septembre : coup d'Etat du 18 fructidor
Les royalistes triomphent aux élections législatives de 1797. Trois directeurs, dont Barras, font appel à l’armée pour éviter la restauration de la monarchie. Le 4 septembre, par le coup d’Etat du 18 fructidor, près de 200 députés royalistes des assemblées sont exclus et certains déportés en Guyane. Dix mois plus tard, le 22 floréal, le directoire fait remplacer une centaine de députés républicains qui leurs sont hostiles. Ce coup de force est appelé « coup d’Etat », car il bafoue les règles de fonctionnement des institutions fixées par la Constitution, mais la force armée n’est pas employée.
- 18 octobre : traité de Campo Formio
Tandis que le pays est confronté aux difficultés économiques et politiques, il accumule les succès à l’extérieur. Bonaparte, général en chef de l’armée d’Italie, affronte victorieusement les troupes autrichiennes aux batailles d’Arcole et de Rivoli. Cette première campagne d’Italie de Napoléon Bonaparte permet de signer le 18 octobre le traité de Campo Formio. Il met fin à la guerre qui oppose la France à l’Autriche depuis 1792. Entre 1797 et 1799, Napoléon Bonaparte instaure dans presque toute la péninsule italienne des « républiques sœurs », avec des institutions calquées sur celles de la France.
1799
- 18 juin : coup d’État du 30 prairial an VII
Le 9 juin (21 prairial), Sieyès est nouvellement élu au Directoire. Il s’allie avec Barras, pour faire démissionner les autres directeurs. C’est un nouveau « coup d’Etat » (la force armée n’est pas utilisée). Très vite Sieyès et Barras s’opposent. Les Assemblées gagnent en autorité.
1799-1804 : coup d’état de Bonaparte et fin de la Révolution
- 9 novembre 1799 : coup d’Etat de Bonaparte et le début du Consulat
Les armées françaises repoussent les offensives anglaises, russes et autrichiennes qui craignent la contagion révolutionnaire française en Europe. Grâce à ses victoires militaires, Napoléon Bonaparte fait figure d’arbitre face aux dissensions politiques intérieures. Sieyès, qui souhaite un renforcement du pouvoir exécutif après les années d’instabilité politique du Directoire, s’allie avec Bonaparte. Ensemble, ils préparent un coup d’Etat militaire. Bonaparte prend le commandement en chef de l'armée pour maintenir l’ordre dans Paris et dans les assemblées. Le 9 novembre (18 brumaire), ils forcent les assemblées à les reconnaître pour légitimes. Bonaparte, Sieyès, et un ami de celui-ci Ducros, forment un consulat provisoire. Ils font rédiger une nouvelle Constitution, la Constitution de l’an VIII. Approuvée par le peuple (plébiscite) en février 1800, elle instaure un régime autoritaire au profit du Premier Consul, Napoléon Bonaparte.
1801
- 9 février : traité de paix avec l'Autriche
La France et l’Autriche signent un traité de paix à Lunéville (en Lorraine) qui renforce à l’avantage de la France le traité de Campo Formio. La péninsule italienne est sous influence française, la rive gauche du Rhin et la Belgique reviennent à la France. Au printemps de 1802, la France signe avec l’Angleterre la paix d’Amiens. La France connaît sa première période de paix depuis le début de la Révolution, mais les hostilités reprendront un an plus tard.
- 15 juillet : Concordat avec l’Eglise
Napoléon Bonaparte signe avec le Pape le Concordat le 15 juillet à Paris. Il met fin à 10 ans de lutte entre l’Eglise et la France révolutionnaire. La religion catholique est déclarée la « religion de la grande majorité des citoyens français ». En contrepartie le Pape accepte que les évêques soient nommés par le Premier Consul, Napoléon Bonaparte.
1802
- 2 août : Napoléon Bonaparte Consul à vie
Au faîte de sa popularité, Napoléon décide d'en appeler au peuple et, le 2 août, se fait élire Consul à vie. Deux jours plus tard, il fait promulguer la Constitution de l’an X : elle réorganise le Consulat pour renforcer ses pouvoirs.
1804
- 21 mars : promulgation du Code civil
Napoléon fait promulguer, le 21 mars, le Code civil, qui s’applique à tous les Français et sur tout le territoire. Il consacre les grandes avancées de la Révolution (liberté, propriété, laïcité, abolition des privilèges de l’Ancien Régime, etc.). Sauf pour les droits des femmes qui ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes. Le Code civil, fortement modifié depuis, reste encore aujourd’hui le fondement du droit civil français.
- 2 décembre : sacre de Napoléon 1er
Le 18 mai, la Constitution de l’an XII est promulguée : la République n’est plus, la France devient un Empire et Napoléon Bonaparte, Empereur. Il est sacré Empereur Napoléon 1er le 2 décembre par le Pape à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Les dates à retenir
- 5 mai 1789 : ouverture des Etats généraux à Versailles
- 20 juin 1789 : serment du jeu de Paume
- 14 juillet 1789 : prise de la Bastille
- 4 août 1789 : abolition des privilèges
- 26 août 1789 : adoption de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen
- 21 juin 1791 : arrestation du roi à Varennes
- 10 août 1792 : prise du palais des Tuileries
- 20 septembre 1792 : victoire de l'armée française lors de la bataille de Valmy
- 22 septembre 1792 : proclamation de la Ire République
- 21 janvier 1793 : exécution de Louis XVI
- 27 juillet 1794 (9 Thermidor an II) : arrestation de Robespierre
- 9 novembre 1799 (18 brumaire an VIII) : coup d’Etat de Bonaparte et le début du Consulat