Persuader / Convaincre - fiche de philo

Sais-tu faire la différence entre « persuader » et « convaincre » ? La réponse est dans cette fiche de philo 👇 !


Publié le 17/11/2023 • Modifié le 13/06/2024

Temps de lecture : 1 min.

Écrit par Julien Valette, professeur de philosophie

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L'exemple concret

Léonard est super confiant pour son grand oral, il se juge bon orateur : « peu importe le contenu, il suffit de bien parler, je vais les embobiner ! ». « Tu feras moins le malin si tu tombes sur un prof de philo, prévient Fama... Convaincre est bien plus important que simplement persuader ! »

📌Persuader en philosophie

Persuader, ça marche. Il est vrai que souvent le beau parleur brillant, même s’il ment, est préféré à l’argumentateur sincère et soucieux de précision. Mais la persuasion ne fonde aucune vérité. Persuader, en effet, c’est jouer sur les sentiments et les émotions de quelqu’un pour lui faire accepter une idée. Finalement, la personne persuadée sera certaine de posséder la vérité, mais sans pouvoir expliquer pourquoi. Autrement dit, rien ne garantit que ce qu’elle considère comme certain est la vérité : par la persuasion, on peut faire accepter n’importe quoi. Le résultat de la persuasion n’est donc pas une vérité mais une simple opinion.

📌Convaincre en philosophie

Convaincre est nettement plus difficile. Convaincre, au contraire, c’est s’adresser à la raison, cela consiste à donner des arguments rationnels pour prouver la vérité que l’on veut faire accepter. Ainsi on veut produire un savoir, fondé sur des preuves solides et compréhensibles par tous. Mais cela suppose de s’exposer au débat, d’affronter des objections, et peut-être même de devoir admettre qu’on a tort.

► Mais c’est la seule attitude qui respecte la liberté de penser. Certes il est plus facile de persuader que de convaincre, mais tenter de manipuler autrui par la persuasion revient à lui enlever le droit de penser par lui-même, c’est à dire à le prendre pour un imbécile, ou pour un enfant. Ainsi s’efforcer de convaincre est la condition pour une recherche sincère de vérité, et pour la reconnaissance d’une autonomie intellectuelle commune. C’est ce que le jury de Léonard ne manquera pas d’exiger de lui.

 

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